Pilule : 50 ans déjà

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Le 19 décembre 1967, la pilule contraceptive devenait légale en France. Après des débats houleux, Lucien Neuwirth, député gaulliste, faisait adopter sa loi. On séparait enfin sexualité et reproduction. Une libération pour des millions de Françaises.

Le 19 décembre 1967, la pilule contraceptive devenait légale en France. Après des débats houleux, Lucien Neuwirth, député gaulliste, faisait adopter sa loi. On séparait enfin sexualité et reproduction. Une libération pour des millions de Françaises.

Le chemin fut chaotique et les débat passionnels mais le combat de Lucien Neuwirth, ancien député gaulliste et décédé en 2013, a ouvert la voie pour la légalisation de la pilule en France. Grâce à son acharnement et à celui des associations féministes, le Mouvement français pour le planning familial en tête, on pouvait enfin dissocier sexualité et reproduction. Une victoire pour les femmes… et les hommes. Le 19 décembre 1967, la pilule devenait légale et permettait aux couples d’accéder à la contraception. La loi rentra en application en 1972 balayant celle de 1920 qui interdisant la vente et l’utilisation de tout produit contraceptif, préservatif compris.

Contraception : toujours une affaire de femmes

Les femmes peuvent bénéficier d’une contraception en toute légalité et l’usage de la pilule va crescendo. En 1978 ce sont 28,3% des femmes qui prenaient la pilule, 33% en 1988 et 45% en 2000. Aujourd’hui, elle est le moyen de contraception le plus utilisé malgré une baisse en 2013, suite à la polémique sur les pilules de 3ème et 4ème générations. En effet en 2012, une jeune femme de 25 ans, porte plainte après avoir fait un Avc qu’elle estime lié à la prise de la pilule de 3e génération, Meliane. L’agence du médicament invite alors les médecins à prescrire en priorité les pilules de deuxième génération. Cette affaire modifie le comportement des femmes qui délaissent un peu la pilule et se reportent vers le stérilet (+ 6,9 points), le préservatif (+ 4,7 points) et l’implant (+ 1,9 point), selon le baromètre Santé publique 2016.

En 2017, le choix d’une contraception reste donc toujours d’actualité et les idées fausses ont la peau dure. Le manque d’information est encore criant : la loi sur l’éducation à la sexualité est très peu appliquée, par manque de moyens ou de volonté politique comme le confirme le Haut conseil pour l’égalité entre les femmes et les hommes. « Des inégalités territoriales persistent insiste le Planning Familial, certaines zones géographiques n’étant toujours pas couvertes. Le budget des  lieux d’information est resté quasiment constant depuis 2001, malgré de nombreux rapports. »   

D’autre part, la contraception reste toujours l’affaire des femmes : où en est-on de la recherche sur la pilule pour les hommes ? Quelle place pour chacun des conjoints dans le contrôle de la fertilité ? Pourquoi la stérilisation -féminine et encore plus masculine – est-elle taboue en France alors qu’au niveau mondial la contraception féminine est la première méthode contraceptive ? Autant de questions qui restent au cœur des préoccupations des couples d’aujourd’hui.