L'obésité sévit surtout chez les plus pauvres

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Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (Beh) publie une enquête de grande ampleur qui révèle qu’un Français sur deux de plus de 30 ans est en surpoids ou obèse, surtout dans les milieux les plus défavorisés.

Une enquête [fn]cette enquête a été lancée en 2012 et contient actuellement les données de 110 000 volontaires entre 18 et 69 ans assurés au régime général de l’assurance-maladie. Les participants ont été tirés au sort et ont accepté de passer un examen de santé tous les cinq ans et de répondre à un questionnaire annuel.[/fn] de grande ampleur lancée en 2012 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés (Cnamts), vient d’être publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (Beh). Elle montre que, en France, plus d’un habitant sur deux âgé de plus de 30 ans est en excès de poids et que l’obésité sévit surtout dans les milieux défavorisés.

L’excès de poids, un réel problème de santé publique

41 % des hommes souffrent de surpoids et 15,8 % d’obésité. Pour les femmes : 25,3 % sont en surpoids et 15,6 % obèses.

Ce qui donne 56,8 % d’hommes et 40,9 % de femmes en excès de poids. En 1980, l’excès de poids ne concernait que 6,1 % des adultes et, entre 1997 et 2012, sa prévalence (nombre de cas) a progressé de 76 %.

Le surpoids et l’obésité sont un problème de santé publique car ils engendrent de nombreuses maladies : diabète, problèmes articulaires, cardio-vasculares, troubles respiratoires, dépression et cancers de plusieurs types, notamment du foie, de l’utérus ou du sein après la ménopause.

L’excès de masse graisseuse touche particulièrement les personnes âgées de plus de 60 ans. D’après l’enquête, 20,8 % des seniors hommes et 18,8 % des femmes sont en surpoids.

Plus de gros dans les milieux défavorisés

Les résultats révèlent encore que parmi les personnes qui touchent moins de 450 euros par mois, 18,7 % des hommes et 30,7 % des femmes sont obèses contre 9,1 % et 7 % pour celles qui gagnent 4 200 euros ou plus. Cet écart s’explique par un accès plus restreint à l’information mais surtout parce que ces familles ne bénéficient pas de revenus leur permettant d’avoir une alimentation diversifiée (notamment en fruits et légumes) et de bonne qualité, qui coûte généralement plus cher. Elles sont aussi pénalisées sur le plan de l’activité physique car elles n’ont pas les moyens de s’inscrire à un club sportif, par exemple.

Les auteurs ajoutent que c’est dans le Nord, que la prévalence de l’obésité est la plus forte atteignant 25,6 %, puis dans la Meurthe-et-Moselle (22,9 %). Paris est le département le moins touché par l’obésité, avec une prévalence de 10,7 %. Dans l’Ouest, elle s’établit à 17,4 % dans les Côtes-d’Armor, 16,7 % en Vendée, 13,7 % en Ille-et-Vilaine et 13,6 % en Loire-Atlantique.