Moins de retraités… mais plus d'invalides et de pauvres

Le passage de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans a entraîné un transfert de charges sur les pensions d’invalidité et les minima sociaux, selon une enquête de la Drees.

Les résultats de l’enquête de la Drees ne sont pas une surprise, mais ils ont le mérite de chiffrer l’ampleur du phénomène. Près d’une personne sur trois n’est ni en emploi, ni à la retraite aux alentours de ses 60 ans, c’est-à-dire juste avant l’âge minimal de départ à la retraite de droit commun. La majorité d’entre elles sont dans une situation de chômage ou d’invalidité ; d’autres sont couvertes par un minimum social ou ne touchent aucun revenu personnel. Le recul de l’âge d’ouverture des droits à la retraite de 60 à 62 ans, instauré par la réforme des retraites de 2010, induit un décalage du départ à la retraite. Il a également un effet direct sur ces prestations, notamment via une persistance accrue de la situation des personnes hors de l’emploi.

Entre 125 000 et 150 000 personnes supplémentaires bénéficieraient d’une pension d’invalidité entre 60 et 62 ans, soit un peu moins de 8 % de cette classe d’âge, occasionnant à partir de fin 2017, un surcoût d’environ 1,2 à 1,5 milliard d’euros pour les régimes gestionnaires des pensions d’invalidité. Parallèlement, environ 80 000 personnes supplémentaires – soit 5 % de la classe d’âge – seraient allocataires de l’un des trois principaux minima sociaux en termes d’effectifs, pour un supplément d’allocations versées de l’ordre de 600 millions d’euros par an.