Moins de patients hypertendus traités par médicaments : bonne ou mauvaise nouvelle ?

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Une étude révèle que de moins en moins de patients sont traités par médicaments dans le cas d’hypertension artérielle. Bonne nouvelle pour l’Assurance-maladie, mais qu’en est-il du malade ?

L‘hypertension artérielle (Hta) est la première maladie chronique dans le monde et touche environ 14 millions de personnes en France. Pour ces malades, il est indispensable de bien se faire prendre en charge. D’après la dernière étude publiée par le Comité français de lutte contre l’Hta,[fn]French league against hypertension survey (Flahs 2017)[/fn] il s’avère que de moins en moins de patients sont pris en charge par les médicaments.

Baisse du nombre de patients sous médicaments

Les données de l’enquête réalisée par le Comité Français de lutte contre l’Hta, font état de 10,8 millions de patients traités, par médicaments en 2017. Dans le détail :

– une diminution de 12% des patients traités par antihypertenseurs et plus précisément dans la population des sujets âgés de 35 ans et plus, on passe de 31,4 % en 2012 à 27,9 % en 2017,

– et de 23 % pour ceux traités par anti-cholestérol (statines et fibrates),

– de façon plus large, le nombre de sujets traités pour une Hta et/ou un diabète et/ou une dyslipidémie est passé de 14,7 millions en 2010 à 14,4 millions en 2014 et 13,6 millions en 2017.

Pour l’Assurance-maladie, c’est une très bonne nouvelle : « Alors que sur la période, on retrouve une augmentation de plus de 10 milliards des dépenses de santé, soit + 8,3 % sur la période, cette hausse des dépenses concerne tous les groupes à l’exception du groupe Traitements du risque vasculaire (antihypertenseurs et hypolipémiants), pour lequel on observe une baisse des dépenses de 325 millions d’euros sur l’ensemble de la période. »

Mais pour les spécialistes, membres du Comité français de lutte contre l’Hta, c’est « un indicateur très significatif de la mauvaise observance des traitements antihypertenseurs et des statines. Les conséquences de ce désintérêt des pouvoirs publics et de la population pour la prévention des maladies cardio-vasculaires devraient conduire à observer une augmentation des pathologies cardio-vasculaires dans les années à venir ».

Des patients moins bien suivis

L’étude montre également que parmi les patients traités, seulement un sur deux était contrôlés (50,9 %) pour leur hypertension. Pourtant, d’après les spécialistes, le suivi des patients est primordial pour une amélioration de leur état. Côté traitement, seulement 60 % des hypertendus traités le prennent correctement.

Deux outils ont ainsi été développés dans le cadre du programme « Agir sur l’observance » par le Comité, pour une meilleure observance des traitements et un suivi régulier. Il s’agit de l’application Eval-OBS, disponible sur le Play Store et sur l’App Store en téléchargement gratuit et du calculateur Flahs-observance. Pour ce dernier, le patient doit rentrer dix critères relatifs à ses caractéristiques personnelles et à son état de santé et le calculateur lui attribue une des trois catégories de risque d’inobservance : faible, fort ou intermédiaire. Flahs-Observance est utilisable gratuitement en ligne sur le site www.comiteHTA.org.

Le programme « Agir sur l’observance »

Plus de renseignements sur www.comitehta.org/ ou sur www.Hypertension-France.fr.