Mieux prendre en charge les maladies de peau

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Dans un Livre blanc, les dermatologues font des propositions pour améliorer la prise en charge des patients. Les maladies de peau touchent un Français sur trois.

Les maladies de peau peuvent avoir des conséquences graves sur le plan médical, psychique et social. Elles touchent un Français sur trois. Mais elles sont largement sous-estimées. Dans un Livre blanc, rédigé à partir d’une enquête Objectifs Peau, le Syndicat des dermatologues lance un appel aux pouvoirs publics pour améliorer la prise en charge des malades.

Quelles pistes ?

Réduire les délais d’attente…

Première urgence, d’après les dermatologues, revoir la prise en charge des patients et mieux les orienter. Il y a de moins en moins de dermatologues à cause d’une démographie médicale en baisse ce qui entraîne des délais d’attente trop longs pour les consultations. Conséquence, les maladies sont dépistés trop tardivement. Dans certaines régions de France (par exemple à Montluçon ou à Nevers), il faut attendre neuf mois pour obtenir un rendez-vous auprès d’un dermatologue, ce qui peut constituer une véritable perte de chance pour le patient, en cas de mélanome. La Creuse n’a plus de dermatologues, l’Ariège et la Lozère n’en ont qu’un seul. A l’hôpital, la relève est difficile aussi, avec le risque d’une diminution des lits alloués à la dermatologie.

Développer des plateformes de rendez-vous spécifiques pour les patients avec une pathologie cutanée et structurer l’exercice de la télémédecine en dermatologie pour en favoriser sa pratique sont des pistes évoquées dans le Livre blanc.

… et le reste à charge pour les patients

En dermatologie, le renoncement de patients à se faire soigner est courant, du fait du reste à charge élevé. Surtout pour les patients atteints de maladies de peau sévères ou chroniques. La faute au remboursement insuffisant ou inexistant de certains soins complémentaires (écrans solaires, crèmes hydratantes, pansements…) ou pour l’achat de vêtements onéreux pour atténuer le contact douloureux du linge avec la peau. Ces soins ne sont pas superflus mais bien essentiels pour ces malades. La prise en charge financière doit âtre améliorée.

Accorder plus de place à la recherche

Autre point important, accorder plus de place à la recherche, qui va vite dans ce domaine surtout dans celui des biothérapies pour traiter le psoriasis ou certains cancers de la peau. Mais en France, les efforts publics accordés à la recherche représentent seulement 2,2 % du produit Intérieur brut (Pib), alors que l’Allemagne en accorde pour plus de 3 %. D’autre part, il est essentiel de changer le modèle de financement des traitements innovants pour que la collectivité puisse en supporter leur coût sur le long terme.

Enfin, dans le Livre blanc, les auteurs insistent sur le fait de mieux communiquer sur les maladies cutanées auprès du grand public et notamment sur les cancers. Les dermatologues rappellent entre autres que tout changement d’aspect d’une lésion sur la peau doit conduire à une consultation.