Médicaments opioïdes : savoir les utiliser

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Les spécialistes de la douleur, réunis en congrès en novembre dernier, dénoncent le mésusage des opioïdes, dont la codéine, l’antalgique le plus vendu en France.

Du 14 au 18 novembre s’est tenu à Lille le 18e Congrès national de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (Sfetd). L’occasion pour les algologues (spécialistes de la douleur), de dénoncer le mésusage des opioïdes dont la codéine, l’antalgique le plus vendu en France.

De nombreux décès aux États-Unis

L’alerte a été donnée aux Etats-unis, où de nombreux décès ont été observés, du fait de mésusage et d’addiction aux opioïdes, ces médicaments contenant de la codéine, du tramadol, de l’opium, de la dihydrocodéine, de la morphine, de l’oxycodone, dufentanyl ou de l’hydromorphone.

Heureusement, en France, on est loin de ce phénomène, mais les spécialistes de la douleur s’inquiètent du doublement de la prescription des antalgiques opioïdes ainsi que de l’augmentation des hospitalisations et des décès dus à une intoxication accidentelle.

La codéine, l’antalgique le plus vendu en France

Les opioïdes faibles comme la codéine sont de plus en plus vendus en France. Devant cette augmentation, et suite à deux décès début 2017 [fn]Décès survenus après consommation pour usage récréatif de cocktail à base de sirop contre la toux.[/fn], la ministre de la Santé Agnès Buzyn a retiré les antalgiques opioïdes codéinés des médicaments délivrables sans ordonnance. Pourtant, la consommation continue d’augmenter.

Informer les patients

A haute dose, les médicaments opioïdes peuvent entraîner une addiction. Le médecin doit informer le patient des risques et recherchera les facteurs de risque de mésusage : patient jeune, antécédents psychiatriques, abus d’alcool ou de drogue.

Afin d’éviter tout problème, le patient doit respecter scrupuleusement la prescription médicale, sa durée, ne jamais surdoser son traitement, et ne jamais partager ses médicaments avec son entourage.

« Si la douleur n’est pas suffisamment et rapidement soulagée, explique l’Observatoire des médicaments antalgique (Ofma), il faut consulter. Ne pas arrêter brutalement son traitement sans en parler à son médecin, car cela pourrait entraîner des effets indésirables (sensation de manque intense, transpiration, douleurs musculaires, insomnie). Si le patient n’arrive pas à arrêter l’antidouleur opioïde, ou s’il ressent le besoin d’augmenter les doses, il faut qu’il en parle à son pharmacien ou à son médecin. Il est déconseillé de conduire lorsque le patient est sous opioïdes. »

Plus de renseignements sur le site de l’Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma) et sur Sfetd.