Levothyrox : les patients mènent l’enquête

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Une enquête de l’Association des malades de la thyroïde prouve que la teneur en dextrothyroxine du Levothyrox nouvelle formule est trop élevée et cause des effets secondaires graves. Ce que réfutent le laboratoire Merck et les autorités sanitaires.

Le Levothyrox, médicament prescrit contre les troubles de la thyroïde, a changé de formule en mars 2017. Rapidement, 24 000 des 3 millions de patients qui en consomment ont constaté des effets indésirables. Depuis, les malades, en colère, se sont confrontés au déni du laboratoire Merk et à l’immobilisme des autorités sanitaires. Certains ont entamé des procédure en justice. Mais trop, c’est trop ! L’association française des malades de la thyroïde (Afmt) a décidé de mener une étude pour analyser à nouveau le Levothyrox nouvelle formule.

Une étude indépendante

D’après cette étude, mandatée par l’Afmt et menée par un laboratorie indépendant américain, le Levothyrox nouvelle formule serait sous-dosé de 10 à 30 % et contiendrait une forme potentiellement dangereuse de la substance active, la levothyroxine, ce qui expliquerait les effets indésirables graves. De son côté, le laboratoire Merck déclare que cette enquête est « infondée scientifiquement ». Les autorités de santé, quant à elles, réprouvent cette enquête. L’Agence du médicament (Ansm) informe dans un communiqué que les résultats « ne (sont) ni détaillés, ni accompagnés d’informations sur le laboratoire ou la méthode utilisée », et ne se prononce pas « sur leur validité ».

Pour l’Afmt, cette enquête apporte une pierre de plus à l’édifice : si ces résultats étaient confirmés, ils pourraient constituer une explication rationnelle à cette crise sanitaire. Chantal Garnier, co-présidente de l’Afmt, le proclame haut et fort : « Nous voulons enfin faire entendre la voix de millions de malades dont la vie a basculé au moment de la nouvelle formule. »

L’association souhaite faire accélérer les procédures pénales mais aussi que des enquêtes indépendantes puissent voir le jour. Elle préconise que l’ancienne formule du Levothyrox soit de nouveau disponible, quite à le faire fabriquer par un autre laboratoire.

« Nous avons mené un enquête sur nos propres deniers, aux autorité sanitaires de faire leur travail ! » insiste Chantal Garnier, mettant en avant le coût sanitaire de ce scandale : examens médicaux, hospitalisations, arrêts de travail… et surtout des malades qui sont au bout du rouleau.

A ce stade, les malades de la thyroïde attendent des réponses claires du ministère de la Santé.