Levothyrox : les patients avaient raison sur les effets secondaires

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Les malades de la thyroïde avaient raison sur les effets secondaires de la nouvelle formule du Levothyrox, d’après une étude franco-britannique. Etude contestée par les laboratoires Merck.

Non, ce n’était pas de l’hystérie collective : les quelque 31 000 malades de la thyroïde qui ont dénoncé les effets secondaires de la nouvelle formule du levothyrox avaient raison, selon une étude scientifique franco-britannique, publiée jeudi 4 avril dans la revue Clinical Pharmacokinetics et repérée par le journal le Monde.

D’après les chercheurs, les effets secondaires indésirables liés au changement de formule sont bien réels. La majorité des malades étaient donc susceptibles de ne pas réagir de la même manière aux deux versions. Il y aurait une « susceptibilité individuelle », précise l’enquête. En cause : le changement d’excipient, dans la nouvelle formule du Levothyrox. Le lactose de l’ancienne formule a en effet été remplacé par du mannitol et de l’acide citrique. Mais la biodisponibilité (la fraction d’une substance à atteindre la circulation sanguine) des substances à faible perméabilité, comme la lévothyroxine, « dépend de la durée du transit dans le système gastro-intestinal, qui peut être influencée par le mannitol ». Et des variations minimes peuvent influer sur la santé des malades. Tous ces résultats sont réfutés par le laboratoire Merck.

Et si on prenait les patients au sérieux ?

Les malades de la thyroïde peuvent pousser un « ouf » de soulagement. Enfn, deux ans après les premiers signalements d’effets indésirables attribués à la nouvelle formule du Levothyrox qui leur a été imposée, ils sont enfin pris au sérieux. Fallait-il en arriver là ? Car des associations de malades avaient, dès le début de la nouvelle formule (2017), signalé les effets secondaires indésirables. Certains malades étaient obligés d’arrêter de travailler, d’autres étaient en proie à des douleurs invalidantes. Mais les patients avaient également exprimé des doutes quant aux lacunes des études fournies aux autorités. Certains avaient eux-mêmes mené une enquête de leur côté, devant le déni du laboratoire Merck et l’immobilisme des autorités sanitaires.

Cette nouvelle enquête scientifique fera-t-elle avancer le dossier des victimes qui ont déposé plainte pour « défaut d’information » et bouger la position du laboratoire Merck qui commercialise le Levothyrox ?