Les retraités en meilleure santé que les seniors actifs

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Les retraités se portent mieux que les actifs, selon un sondage réalisé à l’occasion du Salon santé pour tous qui s’est tenu à Paris du 9 au 11 mars.

 « Le Salon santé pour tous, qui s’est tenu du 9 au 11 mars dernier est une émanation de l’association Médecine pour tous, créée par des médecins, des professionnels de santé, des sociologues et des usagers… Elle s’inspire de la notion de Patient Empowerment, d’un patient  citoyen acteur de sa santé », explique Philippe Dampeyre, président fondateur de l’association. Largement axée sur la prévention, celle-ci avait, à cette occasion, commandé un sondage (Mazars/Opinionway) sur cette question.

Globalement, on y apprend que les Français s’estiment plutôt en bonne santé et bien informés (82 %). Deux chiffres sont pourtant à noter, les Français les moins favorisés se déclarent en moins bonne santé que les plus riches (une différence de 10 points), ce qui n’étonnera personne. En revanche, une donnée nouvelle apparaît chez les 50-64 ans actifs qui se sentent en moins bonne santé  (- 5 points) que les retraités. « Physiquement, psychologiquement, ces personnes en fin de carrière sont épuisées, alors que les jeunes retraités eux, dégagés de leurs obligations, considèrent qu’ils ont de belles années en perspective et qu’ils peuvent savourer », explique Samuel Bottaro (Mazars).

Interrogés sur leurs projets pour 2018, ils envisagent quatre priorités : plus d’exercice physique (47 %), perdre du poids, mieux dormir et mieux manger. Et s’ils s’estiment bien informés sur les grandes questions de santé publique : tabac, alcool… La vaccination et les liens environnement et santé sont deux thèmes sur lesquels ils affichent des doutes.

Un chiffre interroge cependant. Celui de l’efficacité des campagnes de prévention : 43 % des personnes interrogées ne se sentent pas concernés par les messages de prévention… « Cela pose la question de la prévention ciblée vers certains types de population. En France, nous sommes farouchement contre, pour des raisons d’universalité, mais il faut peut-être commencer à revoir nos points de vue. »

L’information est une chose, le passage à l’acte, une autre. Si les Français sont prêts à changer, ils y mettent quelques conditions. D’abord que la prise en charge de la prévention revienne à la Sécu, ensuite qu’elle soit plus simple d’accès mais aussi qu’elle soit plus ludique. Enfin, 47 % d’entre eux seraient favorables à un accompagnement et à une personnalisation. L’idée d’un « pass prévention » comprenant des consultations médicales, un contrôle et un suivi les séduit à 71 %, de séances de sport sur ordonnance aussi  à 59 %, tout comme un coaching personnalisé avec des professionnels de santé.

Le médecin traitant reste cependant le favori des Français comme acteur de prévention (51 %) devant les pouvoirs publics (37 %).

Si les Français restent très attachés à leur généraliste, ils se disent prêts également à effectuer des consultations en ligne, à se tourner vers un univers digitalisé et les nouvelles technologies.

Mais attention, témoigne Samuel Bottaro : « Ces nouveaux outils risquent d’agrandir encore la fracture entre ceux qui sont déjà sensibles aux questions de prévention et les plus fragiles soit socialement, soit géographiquement dans des zones qui non seulement sont des déserts médicaux mais ne bénéficient pas du haut débit. »