Les grands axes du Plan santé pour 2022

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Renforcement du travail en équipe, création d’un label pour les hôpitaux de proximité et réforme des études médicales sont les mesures phares du Plan santé. Les réactions de la Mutualité.

Agnès Buzyn a présenté mercredi 13 février le Plan « Ma santé 2022 » en conseil des ministres. Celui-ci sera mis en œuvre par ordonnances, ce qui signifie qu’il ne sera pas présenté devant l’Assemblée nationale. 

Parmi les grands axes du plan : amener les professionnels de ville à travailler de manière plus collective et libérer plus de temps pour le soin et la prévention.

Pour cela, 1 000 communautés professionnelles territoriales de santé (Cpts) seront déployées sur tout le territoire à l’horizon 2022 et 2 000 structures d’exercice coordonné (maisons de santé pluridisciplinaires, centres de santé…) seront conventionnées dans les cinq ans.

Une nouvelle profession voit le jour, celle d’assistant médical, pour les médecins s’inscrivant dans un exercice collectif. 

Ces assistants médicaux assureront des missions d’assistance des médecins et d’aide au parcours des patients. Ils pourront ainsi se voir attribuer des missions :

–  d’accueil des patients ;

–  de recueil de certaines données et constantes ;

–  de vérification de l’état vaccinal et du dépistage ;

–  de mise à jour des dossiers et de gestion de l’aval de la consultation. 

Un label sera créé pour les hôpitaux de proximité avec l’objectif d’atteindre le nombre de 500 à 600  d’ici à 2022. Ils bénéficieront d’une gouvernance et d’un modèle de financement adaptés à leurs activités. 

Ces établissements, qui ne disposeront pas d’autorisations de chirurgie ni d’obstétrique, assureront des missions hospitalières de proximité :

– médecine polyvalente, soins aux personnes âgées, soins de suite et de réadaptation ;

–  consultations avancées de spécialités et chirurgicales avec le support des établissements voisins ;

–  plateaux techniques ouverts aux professionnels de santé de ville (imagerie, biologie, et explorations) ou un accès organisé avec les établissements voisins ;

–  équipes mobiles de soins, en particulier en direction des personnes âgées ;

–  équipements de télémédecine. 

Le président de la République, de son côté, a annoncé une revalorisation de l’Ondam (Objectif national des dépenses d’assurance-maladie)  à + 2,5 %. Cette augmentation devra prioritairement servir au déploiement des Cpts, à la création et au financement des fonctions d’assistant médical, à relancer le soutien à l’investissement hospitalier et à accompagner la transformation des hôpitaux de proximité. 

Enfin, le numerus clausus qui limite le nombre d’étudiants admis en deuxième année d’études de médecine est supprimé et les études de médecine vont être profondément remaniées.

Les réactions à ce plan ne se sont pas fait attendre : la Mutualité française salue la création d’une profession intermédiaire, les assistants médicaux, qui seront 4 000 d’ici à 2022, et la constitution des Cpts, « chaînon manquant pour décloisonner notre système en créant un réseau de santé de proximité. Avec le regroupement de tous les professionnels de santé d’un territoire, et leur articulation avec les hôpitaux de proximité et l’offre médico-sociale, les Cpts devraient offrir une réponse coordonnée aux besoins de santé pour notamment limiter les recours non pertinents aux urgences ».  En revanche, elle considère que la suppression du numerus clausus n’est pas une réponse suffisante à l’inégale répartition des médecins sur les territoires. 

De leur côté, les Mutuelles de France estiment que les mesures proposées, qui favorisent une organisation plus collective de la médecine de ville et une meilleure articulation avec les hôpitaux de proximité, vont dans le bon sens. Pour autant, elles estiment que les mesures correctives proposées sont très loin de répondre au niveau des enjeux. Elles estiment que la réorganisation des soins doit être beaucoup plus profonde et notamment par le développement sur tout le territoire des centres de santé : « Ce sont les seules structures permettant de répondre complètement aux aspirations des professionnels de santé en termes de médecine d’équipe, d’accès aux plateaux techniques et de salariat. » Les Mutuelles de France demandent un plan d’urgence de développement des centres de santé et la mise en œuvre des financements nécessaires à la sécurisation de leur modèle économique.