Le travail de nuit, facteur de risque de cancer chez les femmes

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Selon une étude publiée le 8 janvier dans la revue de l’American Association for Cancer Research, travailler de nuit augmenterait de 19 % le risque de développer un cancer chez les femmes.

Souvent évoqué comme facteur de risque  de cancer du sein et discuté par différentes équipes de recherche à travers le monde, le travail de nuit a fait l’objet d’une nouvelle étude, publiée en anglais le 8 janvier dans la revue de l’American Association for Cancer Research. 61 articles ont été analysés, portant sur 114 600 cas de cancer, et près de 4 millions de participants en Europe, Amérique du Nord, Asie et Australie.

Menée par des scientifiques de l’Université chinoise Sichuan à Chengdu, l’étude confirme le lien entre travail de nuit et cancer du sein, et révèle que pas moins de dix autres tumeurs différentes pourraient également se développer chez les femmes astreintes à un travail de nuit.

Des risques accrus pour les cancers de la peau, du sein et du système digestif

Si travailler de nuit occasionnellement, ou sur une courte période, n’aura pas forcément de conséquences, les chercheurs estiment qu’un lien « a été prouvé entre le travail de nuit sur le long terme et le risque de cancer du sein ». Pour chaque tranche de cinq ans passés à travailler de nuit, le risque de cancer du sein augmente ainsi de 3,3 %.

Les femmes qui travaillent de nuit présentent au total 19 % de risques supplémentaires de développer un cancer que celles travaillant à des horaires traditionnels. Cancers de la peau (41 % de risques supplémentaires), cancers du sein (32 %) et cancers du système digestif – estomac, œsophage, foie, pancréas, côlon rectum – (18 %) arrivent en tête des pathologies relevées.

Les infirmières, profession la plus touchée

Et les infirmières sont les plus touchées, avec un risque aggravé de 58 % pour le cancer du sein, 35 % pour les cancers digestifs et 28 % pour les cancers du poumon. Des chiffres que les auteurs de l’étude expliquent par la dureté et l’intensité du travail de nuit pour les infirmières, mais aussi parce qu’elles seraient plus au fait des symptômes et se feraient dépister plus régulièrement.

L’accroissement du nombre de cancers du sein n’a cependant été constaté que chez les femmes travaillant de nuit en Amérique du Nord et en Europe. Selon les chercheurs, cela pourrait indiquer un effet « cocktail » lié à la prise d’hormones, moyen de contraception plus répandu qu’en Asie ou qu’en Australie, et qui accroît le risque de cancer mammaire.

Face à ces chiffres, les chercheurs soulignent la nécessité de programmes de protection de la santé des femmes travaillant de nuit, et appellent à mettre en place des examens médicaux réguliers.