Le cri d'alarme des hôpitaux

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Le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019 doit être adopté par les députés en première lecture ce mardi 30 octobre 2018. Pour la première fois depuis des années, la Sécu devrait être à l’équilibre et même en excédent de 700 millions d’euros. Un redressement qui s’est fait au prix d’économies drastiques, en particulier dans les hôpitaux. Si le Plfss 2019 doit leur affecter 2 milliards d’euros de recettes supplémentaires, cette somme est loin d’être suffisante pour pallier la grave crise qui secoue les établissements hospitaliers en France

La Fédération hospitalière de France, par la bouche de son président Frédéric Valletoux, table sur  une perte « aux alentours de 1,5 milliard d’euros », alors que le déficit des hôpitaux publics a explosé en 2017. 

En début d’année, le déficit « était de près d’un milliard d’euros, il avait déjà doublé en un an et on craint qu’il augmente encore », a-t-il déclaré sur france info. Le chiffre pour 2018 dépassera « plus d’un milliard certainement, on sera sans doute aux alentours de 1,5 milliard », a-t-il ajouté.

Les fédérations hospitalières ont donc décidé de lancer « un cri d’alarme sur la dégradation des conditions d’activités de soins » et réclament « des mesures urgentes et concrètes ». La Fhf et les trois autres fédérations hospitalières (Fhp, Fehap et Unicancer) ont annoncé une conférence de presse commune le 6 novembre pour appuyer cette revendication.

« On propose déjà d’arrêter de pressurer financièrement le système de santé », a indiqué Frédéric Valletoux, qui souhaite que « les économies sur les actes inutiles » soient « réinjectées là où notre système de santé en a besoin ».

Lors de la présentation du plan santé en septembre, Emmanuel Macron « a dit lui-même qu’il y a 30 % des actes qui sont sans doute inutiles », ce qui représente« plusieurs dizaines de milliards d’euros qu’on pourrait économiser ».

« On demande une accélération parce que sinon on ne va plus tenir », a prévenu le président de la Fhf. « Le plan santé est intéressant », mais « c’est un système à cinq, six ans » et « la crise de l’hôpital, c’est aujourd’hui », a-t-il insisté.