Endométriose : « Ce n'est pas normal d'avoir mal quand on a ses règles »

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« Ne pas se laisser dominer par la maladie », tel est le message de Léa, qui souffre d’endométriose depuis l’âge de quatorze ans et qui s’est battue pour trouver un traitement et un style de vie qui lui conviennent. Témoignage.

Léa, vingt-deux ans, souffre d’endométriose depuis l’âge de quatorze ans. Une maladie douloureuse dont l’entourage et le corps médical ne comprennent pas toujours la gravité.

« J’ai essayé une dizaine de pilules, vu des tas de médecins, jusqu’au jour où j’ai rencontré la Dr Michèle Pierobon, gynécologue, qui m’a expliqué que “ Non, ce n’est pas normal d’avoir mal pendant ses règles et que oui, il y a a des solutions pour lutter contre l’endométriose”. Elle a compris ma douleur, mes difficultés à avoir une intimité, une sexualité, avec ce sang qui coule tout le temps, la honte parfois… »

« Mes amis, les médecins… personne ne m’a crue »

Léa est comédienne, et pour raconter son parcours du combattant, elle a imaginé un texte où elle raconte son histoire avec la maladie : « C’était un être noir et invasif, salissant chaque espace qu’il pouvait toucher. Une ombre sombre et douloureuse depuis le nombril jusque dans l’os du genou, comme un poison traversant chaque couche de chair ». Dans ce texte qu’elle a joué sur scène, elle décrit sa douleur, rapporte l’incompréhension d’une partie de son entourage et dénonce l’incapacité du monde médical à la comprendre et à la soulager. Puis, il y a eu ce jour où la douleur est devenue tellement insupportable : « Mère en pleurs, numéro composé 18, sirène rouge, lit impersonnel et hommes en blouse. J’ai ouvert les yeux dans cet endroit tout blanc et anesthésié. J’étais la tâche noire au milieu du blanc. J’étais le problème à régler. Le problème qui prenait trop de place. Aucune solution efficace. L’homme blanc et aseptisé jusqu’aux dents m’a auscultée partout pour le trouver. Le trouver lui. Quelques scanners, biopsies et prises de sang plus tard, le jugement est tombé :  » Vous souffrez d’endométriose. — Merci, docteur.  » »

Le diagnostic posé était la première étape, mais le chemin fut encore long avant d’entrevoir un peu d’espoir.

Méthode globale pour lutter contre la maladie

La rencontre avec la Dr Pierobon, il y a deux ans, fut décisive pour Léa. Ensemble, elles ont mis en place un traitement qui lui convient, à base d’homéopathie et de phytothérapie. « C’est un peu contraignant, je dois être organisée, mais je l’accepte car je vais mieux. C’est une nouvelle vie. Je fais très attention à mon alimentation. L’endométriose étant une maladie inflammatoire, j’évite de manger trop de sucre, des laitages, je ne bois plus de bière… et surtout je fais beaucoup de sport. » Léa a choisi la boxe, tout un symbole, pour muscler le dos et le ventre, très utile pour lutter contre la douleur. Elle suit des séances de psychothérapie, car cette maladie empiète sur la vie sociale, le travail, la sexualité… Léa a décidé de se battre « pour ne pas se laisser dominer par par la maladie », défend-elle.

Mais elle sait que l’endométriose l’accompagnera toute sa vie. C’est la raison pour laquelle « il faut être à l’écoute de son corps. Je suis suivie très régulièrement : Irm de l’endomètre, suivi de la fertilité… ».

Aujourd’hui, Léa va bien, elle a trouvé un équilibre. Le manque de considération que l’on porte aux femmes qui souffrent de cette maladie continue à l’étonner, mais, par-dessus tout, elle livre un message d’espoir. Plus les femmes parleront de cette maladie très invalidante et qui revêt différentes formes, plus elles seront écoutées et plus des solutions seront trouvées.

Pour plus de renseignements : www.info-endometriose.fr