Dépression : plus de 300 millions de personnes en souffrent dans le monde

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Plus de 300 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression et c’est la première cause de morbidité et d’incapacité, d’après l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui lance sa nouvelle campagne : « Dépression parlons-en ».

La dépression est une maladie vieille comme le monde, décrite par Hippocrate il y a plus de deux mille cinq cents ans et qui touche tous les âges, de l’enfance au grand âge. Aujourd’hui, plus de 300 millions de personnes en souffrent dans le monde. Lorsqu’elle n’est pas diagnostiquée à temps, elle accroît les risque de troubles comme l’abus de substances psychoactives et de certaines maladies comme le diabète ou les cardiopathies. Elle est un facteur de risque important pour le suicide.

C’est la raison pour laquelle l’Organisation mondiale de la santé (Oms) lance une nouvelle campagne « Dépression : parlons-en », dans le cadre de la Journée mondiale de la santé qui aura lieu le 7 avril.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes ont été fixés par l’Oms et l’Association américaine de psychiatrie. Il en existe neuf et, pour que le diagnostic de dépression puisse être posé, le patient doit en présenter au moins cinq, presque tous les jours depuis au moins deux semaines, dont obligatoirement l’un des deux premiers de la liste :

  • une tristesse quasi-permanente, avec parfois des pleurs (humeur dépressive) ;

  • une perte d’intérêt et de plaisir à l’égard des activités quotidiennes, même celles habituellement plaisantes (anhédonie) ;

  • un sentiment de dévalorisation et de culpabilité excessif ou inapproprié ;

  • des idées de mort ou de suicide récurrentes, le sentiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue ;

  • un ralentissement psychomoteur ;

  • une fatigue (asthénie), souvent dès le matin ;

  • une perte d’appétit, souvent associée à une perte de poids ;

  • des troubles du sommeil avec, en particulier, des insomnies matinales ;

  • des difficultés attentionnelles, de concentration et de mémorisation.

Des traitements existent

Aujourd’hui, les traitements ont fait leurs preuves. Ils sont efficaces dans près de 70 % des cas. Quels sont-ils ? Il y a les antidépresseurs, qui doivent être pris régulièrement pendant six à douze semaines. Leur efficacité n’est toutefois pas immédiate : l’amélioration des symptômes s’observe le plus souvent après trois semaines de traitement, parfois plus.

« L’arrêt du traitement avant la durée recommandée par le médecin expose à un risque plus élevé d’échec de guérison, à moyen ou long terme. Cet arrêt doit en outre se faire de manière progressive, habituellement sur une durée de quelques semaines », explique l’Inserm.

La psychothérapie peut être recommandée, seule ou en complément. La thérapie cognitivo-comportementale a notamment fait la preuve de son efficacité dans la prise en charge de la dépression.

D’autres traitements existent, comme les électrochocs, mais seulement dans le cas de dépression sévère. Leur efficacité est très bonne, avec 80 à 90 % de taux de réponse, d’après les travaux de l’Inserm.

A noter

La dépression dans le monde : selon les dernières estimations de l’Oms, plus de 300 millions de personnes vivent désormais avec ce problème, soit une augmentation de plus de 18 % entre 2005 et 2015.

A voir sur Arte : Dépression, de nouvelles pistes pour s’en sortir, un documentaire de Carsten Schollmann, le 8 avril à 22 h 20.