Bébés nés sans bras : où en est-on ?

Viva Magazine
© Viva Magazine

Dans l’Ain, sept bébés sont nés sans bras ou sans main. L’affaire révélée sur France 2 en septembre dernier n’arrête pas de rebondir. On fait le point.

En septembre dernier, « l’Œil du 20 heures » sur France 2, révélait l’affaire des bébés nés sans bras ou sans mains dans l’Ain, entre 2009 et 2014. Depuis, on va de rebondissements en questionnements.

La genèse de l’affaire

L’affaire commence dans l’Ain. Une mère raconte à France 2 l’histoire de son fils Léo, né sans main et sans avant-bras (agénésie). Passés les moments de stupeur et de culpabilité, elle découvre quelques années plus tard que d’autres enfants sont nés avec cette malformation, entre 2009 et 2014, dans le même département et qu’un phénomène similaire a été constaté dans en Loire-Atlantique (3 naissances entre 2007 et 2008) et dans le Morbihan (4 naissances entre 2011 et 2013).

Enquêtes et rebondissements

L’affaire est médiatisée et, début octobre, une première enquête est lancée par Santé publique France qui reconnait les faits mais sans en expliquer les causes. Par ailleurs, l’étude ne constate pas « un excès de cas par rapport à la moyenne nationale ». Dans le même temps, les autorités sanitaires contestent  la méthodologie utilisée par le Remera, l’organisme qui gère le registre des malformations congénitales en Rhône-Alpes. De son côté, la directrice du Remera, Emmanuelle Amar, qui a lancé l’alerte, estime, elle, que Santé Publique France veut étouffer l’affaire. Pour preuve : le Remera, qui fonctionne sous forme associative, est menacé de fermeture et les salariés de licenciement après que la région Auvergne-Rhône-Alpes et l’Inserm ont stoppé son financement.

Les pesticides sur la sellette

Entre temps, sur divers media, Rtl, le Monde…, écologistes- l’eurodéputée Michèle Rivasi en tête- et biostatisticiens montent au créneau, pointant du doigt les pesticides utilisés abondamment dans ces départements, s’étonnant de l’arrêt des subventions attribués au Remera et épinglant le rapport des autorités sanitaires sur les méthodes d’investigation utilisées.

Dernièrement, Emmanuelle Amar a même été mise en cause par Ségolène Aymé, qui préside le comité chargé d’évaluer les registres, dont le Remera, accusée de manque de professionnalisme, de manipuler les media et de jouer sur la corde sensible auprès du grand public.

Du côté du ministère de la Santé, on suit l’affaire de près. Invitée de Rtl, dimanche 21 octobre, Agnès Buzyn a annoncé une nouvelle enquête avec l’Anses et Santé publique France pour avoir des « regards croisés » de médecins et d’experts de l’environnement.