«J’arrête la pilule» : le livre controverse

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Jeune, féministe, engagée, Sabrina Debusquat est l’auteure d’un ouvrage qui crée la polémique. Si on ne peut la suivre dans l’intégralité de sa démonstration, une idée prédomine. Pourrait-on imaginer, un jour, une contraception sûre, efficace, pas forcément réservée aux femmes et sans effets secondaires.

Non, Sabrina Debusquat n’est pas catholique fervente. Ce n’est pas une intégriste. A l’inverse, elle ferait plutôt partie de cette génération de jeunes femmes, bobos, écolos, qui souhaitent revenir à une vie plus équilibrée, harmonieuse et en accord avec la nature. Le livre est né d’un constat : depuis quinze ans et bien avant les scandales sanitaires, les femmes se détournent de plus en plus de la pilule, lassées d’un médicament aux effets secondaires tout sauf anodins : dépression, baisse de libido, migraines. En bref, si la pilule est efficace, ce n’est pas la panacée. Il s’agit en outre d’un perturbateur endocrinien dont on connaît aujourd’hui les risques sur certains cancers.

Sabrina Debusquat revient sur les origines de la pilule, son histoire, sa composition, son mode de fonctionnement et interroge. Pourquoi la pilule est-elle massivement utilisée en France, malgré les risques, alors que la plupart des autres pays du monde lui préfèrent le stérilet, le préservatif, la stérilisation ? Pourquoi de plus en plus de femmes françaises se détournent-elles de ce mode de contraception ? Pourquoi la contraception reste-t-elle encore une affaire de femme ?

« Beaucoup de femmes crient au scandale, regrette Sabrina Debusquat, pensant que je remets en cause la contraception, ce qui n’est absolument pas le cas. Simplement je suis issue d’une génération qui veut, non seulement, se protéger mais demande aussi de ne pas risquer des effets secondaires plus ou moins graves. Nous sommes en fait encore plus exigeantes que nos aînées. Elles se sont battues pour la contraception et nous la leur devons. Mais nous réclamons aujord’hui une contraception efficace et sans risques. Ce qui est bien le minimum… »

La première partie de l’ouvrage, exigeante, documentée, précise, étayée de chiffres et d’études, donne la mesure du problème et des enjeux. On ne suivra pas la journaliste sur sa défense du retour aux méthodes naturelles. Si celles-ci peuvent s’avérer efficaces pour des femmes matures, très informées, accompagnées par des professionnelles et ayant une parfaite connaissance de leur corps, elles semblent inenvisageables pour un grand nombre de femmes et en particulier totalement impensables nos ados. En tout cas,  J’arrête la pilule a le mérite de poser des questions et si Sabrina avait envie de lancer le débat par un pavé dans la mare, c’est fait.