Agressions sexistes dans la rue : 9 Françaises sur 10 en sont victimes

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Selon un sondage pour la Fondation Jean-Jaurès, 86 % des femmes interrogées ont subi au moins une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue.

Le mouvement #MeToo fait-il avancer la cause féministe et reculer les agressions envers les femmes ? Oui et non, pourrait-on répondre. Oui, parcde que la parole des femmes se libère. Mais au regard des chiffres, les choses avancent très lentement, notamment en ce qui concerne les agressions à visée sexuelle.

En effet, d’après un sondage réalisé par l’Ifop pour la Fondation européenne d’études progressistes et la Fondation Jean-Jaurès, 86 % des femmes en France ont été victimes d’au moins une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue.

Des chiffres qui font froid dans le dos

En prélude à la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes qui a eu lieu le 25 novembre, la Fondation européenne d’études progressistes et la Fondation Jean-Jaurès ont publié les résultats d’une enquête sur les violences sexuelles et le harcèlement de rue dans six pays (France, Italie, Espagne, Allemagne, Royaume-Uni et États-Unis).

Au total, 6 025 femmes représentatives de la population féminine de plus de 18 ans ont été interrogées par un auto-questionnaire en ligne du 25 au 30 octobre 2018. Les chiffres en France font froid dans le dos : 86 % des femmes ont été victimes d’au moins une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue. Parmi ces atteintes ou agressions sexuelles, les femmes parlent de se faire siffler ou regarder avec insistance dans la rue.

34 % des Européennes ont subi des attouchements non consentis.

Les Françaises sont également 43 % à déclarer avoir déjà été suivies sur une partie de leur trajet au cours de leur vie, la moyenne européenne étant de 37 %.

Par ailleurs, 34 % des Européennes et 41 % des Américaines ont déjà subi des caresses ou des attouchements non consentis dans la rue.

La plupart des victimes (dans tous les pays) sont relativement jeunes – moins de 35 ans – et sont issues de milieux divers (étudiantes comme cheffes d’entreprises). Parmi elles, les homosexuelles ou bisexuelles sont trois fois plus harcelées ou agressées dans la rue que les hétérosexuelles.

Le chemin est encore long pour une véritable prise en compte des violences envers les femmes.

Une marche contre les violences sexuelles et sexistes s’est déroulée le 24 novembre dans plusieurs villes de France, dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes qui a eu lieu le 25 novembre.