Médicaments : palmarès et bilan de la revue Prescrire

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Chaque année, la revue indépendante Prescrire passe au crible les médicaments et décerne des récompenses. Elle vient également d’actualiser son bilan des médicaments considérés comme dangereux et inutles et à remplacer par de meilleures options.

Le palmarès de Prescrire

Comme chaque année, la revue indépendante Prescrire dissèque les médicaments pour établir son palmarès : conditionnement, information, effets secondaires, additifs, tout est passé au crible. Cette année et pour la troisième année consécutive, pas de Pilule d’Or 2017 (la récompense ultime), mais un médicament au tableau d’honneur (Strensiq) et deux cités au palmarès (Perjeta et Truvada). Une palme est décernée pour le conditionnement du générique Mylan du Truvada, accompagnée de 3 cartons jaunes et 20 cartons rouges. Pour l’information, 8 firmes sont mises à l’honneur, mais 12 sont désignées mauvaises élèves.

Les médicaments primés concernent des domaines différents (cancérologie, infectiologie et maladies rares). Un grand bravo a été accordé aux laboratoires qui ont œuvré pour fabriquer ces médicaments mais aussi aux associations de patients comme Aides pour le Truvada, qui travaillent sans relâche pour le bien-être des malades.

D’autre part, la revue a souligné l’intérêt du pictogramme « femmes enceintes » (mis au point suite à l’affaire de la Dépakine). Mais elle fait remarquer que l’information doit être complétée dans la notice à l’intérieur.

Les médicaments qui sont « à écarter des soins et à remplacer par de meilleures options »

Pour la sixième année consécutive, Prescrire publie un bilan « des médicaments à écarter pour mieux soigner ». Il recense des cas flagrants de médicaments plus dangereux qu’utiles, à écarter des soins. L’objectif est d’aider à choisir des soins de qualité, pour d’abord ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts.

Cette année, ce sont 91 médicaments, dont 82 vendus en France, que la revue Prescrire conseille de ne pas utiliser (à défaut de les voir retirés du marché). Dans tous les domaines, les traitements (anciens et nouveaux, pour les maladies graves ou pas) sont ciritiqués : cancer,  diabète, arthrose, allergies, maladie d’Alzheimer, nausées et vomissements… La revue s’alarme : « La persistance des firmes à les commercialiser et l’inertie des agences du médicament qui tardent à les interdire totalement exposent les patients à des risques injustifiés. »

Prescrire revient sur les médicaments anti-rhume, considérés comme dangereux, exposant à un risque de troubles cardio-vasculaires graves, voire mortels (poussées d’hypertension, Avc, troubles du rythme cardiaque). Sont rajoutés sur la liste noire le Muxol® ou le Bisolvon®, utilisés pour soulager des maux de gorge, mais qui peuvent entraîner des réactions allergiques et des réactions cutanées graves, parfois fatales.

On trouve aussi dans le catalogue à des spécialités à proscrire plusieurs médicaments contre l’ostéoporose pouvant créer des troubles neurologiques et cardio-vasculaires. Le Champix® (varénicline), utilisé dans le sevrage tabagique, a été retiré de la liste des médicaments à éviter après la publication de nouvelles données en 2016. Prescrire procède actuellement à une nouvelle évaluation.