Maladie du soda, maladie de la malbouffe

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Six millions de Français seraient concernés par la maladie du soda ou cirrhose Nash causée par une consommation excessive de boissons sucrées, de graisses ou de sucres.

On connaît la cirrhose du foie due à l’abus d’alcool, voici maintenant la cirrhose Nash (Non Alcoholic SteatoHepatitis). Maladie directement issue de la malbouffe, elle concerne de plus en plus de Français et, parmi eux, beaucoup de jeunes.

Maladie silencieuse

Cette maladie non douloureuse se développe en silence, sans présenter de symptôme. Elle peut être détectée seulement après un bilan hépatique et une biopsie. Concrètement, le foie n’arrive plus à éliminer l’excès de sucres et de graisses accumulés au fil du temps.

Au bout de quelques années, la Nash, dans 15 % des cas environ, peut provoquer une cirrhose (non alcoolique) qui elle-même peut évoluer en cancer ou entraîner des complications cardio-vasculaires. Les médecins commencent à peine à savoir la reconnaître. Ils ont face à eux des jeunes, qui ne boivent pas une goutte d’alcool, n’ont jamais eu d’hépatite virale et qui se retrouvent avec une cirrhose due au nombre quotidien de sodas qu’ils boivent.

Nash est directement liée à des modes de consommation alimentaires. L’ennemi numéro un : le sucre. « On le perçoit comme une simple douceur, mais c’est, en fait, l’ennemi le plus perfide parce que le foie le transforme en graisses, explique le Dr Dominique Lannes, hépatologue [fn]Auteur de Nash, la maladie de la malbouffe, éd.Flammarion, 19,90 euros.[/fn] Je suis catégorique à ce sujet : il faut limiter au maximum sa consommation de sucre et lutter contre tous les sucres cachés que l’on peut trouver dans l’alimentation industrielle. C’est un véritable poison ».

Les personnes obèses, diabétiques, ou souffrant d’hypertension artérielle sont particulièrement à risque. Pour l’heure, aucun traitement n’existe. Seul un régime hypocalorique, l’éviction des boissons sucrées et des aliments trop riches en gras et la pratique d’un exercice physique peuvent arrêter ou ralentir l’évolution de la maladie. 

Un fléau mondial

D’ici à 2020, la maladie pourrait devenir la première cause de greffe du foie dans le monde, devant l’hépatite C. Aux Etats-Unis, près de 30% de la population serait touchée par ce syndrome. En France, 12% des personnes obèses sont concernées, ont estimé les médecins lors du congrès d’hépatologie de Paris en 2017.