Levothyrox : les patients réclament des mesures urgentes

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Lors d’une manifestation devant l’Assemblée nationale, les patients ont demandé le retour immédiat à l’ancienne formule du médicament.

Le Levothyrox, fabriqué par le laboratoire allemand Merck, est l’un des médicaments les plus prescrits en France. Trois millions de patients souffrant de troubles thyroïdiens l’utilisent. Mise en service fin mars 2017, la nouvelle formule du Levothyrox, réalisée par le laboratoire Merck à la demande de l’Agence nationale de la santé et du médicament (Ansm), avait pour objectif d’uniformiser le produit et d’améliorer sa stabilité. Le principe actif n’aurait pas changé. Il s’est agi de remplacer un excipient (le lactose) par le mannitol et l’acide citrique anhydre. Depuis le changement de formule, des milliers de personnes se plaignent d’effets secondaires indésirables (lourde fatigue, crampes, paralysie, vertiges, maux de tête, déprime…), violents et insupportables. Il a fallu attendre la fin du mois d’août pour voir l’Ansm réagir en mettant en place un numéro vert suite à la mise en ligne d’une pétition ayant recueilli 200 000 signatures.

En France, contrairement aux autres pays européens, il n’existe pas de produit concurrent au Levothyrox et Merck est en situation de monopole. Les patients n’ont donc pas d’alternative en dehors de se rendre à l’étranger pour acheter un traitement. Un monopole qui avait déjà causé bien des frayeurs aux malades de la thyroïde lorsque, en 2013, le laboratoire s’était retrouvé en rupture de stocks et les patients sans un médicament vital pour leur santé.

Les patients demandent en urgence un retour à l’ancienne formule avec, à court terme, une importation massive de stocks de Levothyrox d’origine, par exemple des Pays-Bas qui en possèdent de grosses réserves.

Les malades ont aussi trouvé une porte-parole inattendue en la personne d’Anny Duperey qui raconte, dans une lettre ouverte envoyée à la presse et à Agnès Buzyn, Ministre de la santé, son calvaire depuis le changement de formule.

Le Gouvernement et l’Agence du médicament ne veulent pas pour l’instant « céder » sur un retour en arrière, estimant que les effets secondaires ne sont dus qu’à une période d’adaptation transitoire et qu’ils devraient s’estomper avec le temps.

Les associations de patients, elles, fulminent et parlent déjà de scandale sanitaire. Comment finira le bras de fer ? Les patients semblent persuadés que le gouvernement entendra leur désarroi et surtout suivra ses voisis européens. La Belgique, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas sont revenus à la formule d’origine du médicament. 

En attendant, et malgré les problèmes rencontrés par les patients, un seul conseil prévaut : n’arrêter sous aucun prétexte ce médicament. Les conséquences d’un déficit (hypothyroïdie) ou d’un excès (hyper-) d’hormones thyroïdiennes en seraient plus dramatiques encore.