Le deuil, un tabou et une souffrance non reconnue

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Une pétition en ligne et dans le journal le Monde est lancée par l’association Empreintes pour « lutter contre l’isolement des personnes en deuil » et mieux prendre en charge leur douleur.

Dans notre société, le deuil est tabou et les personnes qui le vivent ne sont pas assez écoutées et prises en charge. L’association Empreintes lance une pétition en ligne et dans le journal le Monde pour faire reconnaître ce moment de la vie si particulier.

Qu’est-ce que le deuil ?

Qu’est-ce que faire le travail de deuil ? Combien de temps dure-t-il ? Quand faut-il s’inquiéter, consulter ? Toutes ces questions et bien d’autres encore doivent pouvoir être évoquées sans tabou dans toutes les sphères de la société : la famille, l’école, le travail… Mais trop peu de personnes osent aborder le sujet, ou même y penser.

Le deuil est une expérience intime et chacun le vit à sa manière, à son rythme, selon son passé, son histoire personnelle, ses liens avec le défunt. On devrait pouvoir prendre le temps nécessaire, être soutenu s’il le faut. « Le deuil n’est pas l’oubli, explique Marie Tournigand, déléguée générale de l’association Empreintes. C’est un processus de changement, un parcours de cicatrisation qui se fait dans la durée. Au-delà de la douleur, du chaos, du manque, c’est un chemin qui permet que le lien demeure. Ce lien se transforme, prend place dans nos vies, se fait empreintes ».

Accompagner les personnes endeuillées

Le deuil a aussi un « coût sanitaire que l’on commence à quantifier, ainsi qu’un coût économique et social qui doit être pris en compte », poursuit l’association. Or, rien n’est prévu sur le plan sociétal, législatif.

Avec cette pétition relayée dans le journal le Monde, l’association Empreintes veut faire reconnaître le deuil afin qu’il cesse d’échapper aux politiques publiques de prévention et de soutien aux personnes vulnérables. Elle fait pour cela des propositions concrètes : une meilleure formation des soignants pour repérer les personnes à risques, fragilisées par le deuil, pour pouvoir les orienter vers une prise en charge adaptée. Il faudrait aussi des moyens financiers.  « A ce jour, aucune ligne budgétaire n’est consacrée à l’accompagnement des personnes en deuil. Et si la loi de 1999 sur l’accès aux soins palliatifs énonçait un droit au soutien pour l’entourage du patient, y compris après son décès, ce droit n’a pas été repris en 2005 et 2016 par les lois ultérieures sur la fin de vie. Des avancées législatives sont nécessaires en la matière. » L’associaiton propose également qu’un référent sur le deuil soit formé au sein de chaque service social, médico-social ou hospitalier.

Signature en ligne: www.empreintes-asso.com/tribune/

Pour vous aider : le 01 42 38 08 08 est une ligne téléphonique nationale gratuite (coût d’une communication en région parisienne) et qui peut rester anonyme.

A ntoter : les premières Assises du deuil, le 12 avril au Palais du Luxembourg (Paris).