Le dépistage du cancer du poumon chez les sujets à risque est recommandé

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Le dépistage systématique par scanner du cancer bronchopulmonaire, chez les sujets à risque, présente un intérêt, d’après une étude.

En 2016, la Haute Autorité de santé (Has) avait considéré que le dépistage systématique du cancer du poumon chez les sujets à risque ne présentait aucun intérêt. Une vaste étude belgo-néerlandaise vient contredire ce point de vue.

De l’intérêt du dépistage systématique

Le dépistage par scanner du cancer bronchopulmonaire chez les sujets à risque (gros fumeurs ou anciens gros fumeurs, à partir de 50 ou 55 ans) serait tout à fait recommandé, d’après une étude, baptisée Nelson, qui a porté sur 15 792 personnes présentant un risque élevé de développer un cancer du poumon. Le dépistage consistait en la réalisation à intervalles réguliers de scanners thoraciques. Le suivi a été fait pendant dix ans.

Résultats : le dépistage a amélioré le taux de survie, avec une réduction de 26 % des décès dus au cancer du poumon chez les hommes. La réduction était même supérieure chez les femmes. En outre, 69 % des cancers détectés était à un stade 1A ou 1B ; et le taux d’intervention chirurgicale était multiplié par presque 3. Un véritable tournant dans la prise en charge de ce cancer. Un espoir pour les patients.

La Has reviendra-t-elle sur sa position ?

A l’époque, pour la Has, l’argument était que le cancer était difficilement détectable à un stade précoce à cause de sa rapidité d’évolution, et que l’examen de dépistage par scanner thoracique générait trop de faux positifs. L’évolution de la maladie étant rapide, les possibilités de traitements sont restreintes, même à un stade précoce, et donc, d’après la Has, la réduction de la mortalité grâce au dépistage n’est pas établie. En revanche, l’autorité de santé insistait pour une lutte plus intense contre le tabagisme.

Mais l’étude Nelson redonne au dépistage toute sa dimension et son utilité, d’autant que le nombre de faux diagnostics est réduit de deux tiers, expliquent les experts de l’étude.

La Has reverra-t-elle sa position ? En attendant, l’European Lung Foundation « encourage les pays européens à instaurer sans tarder des programmes de dépistage du cancer du poumon pour les personnes à haut risque, de façon à diminuer le nombre de cancers détectés trop tardivement. Elle exhorte l’UE à élaborer des directives visant à aider les Etats membres à mettre ces programmes en place ».