Le cancer se guérit mieux mais des inégalités persistent dans certains pays

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La survie après un cancer s’améliore dans le monde, mais dans certains pays des disparités existent.

Bonne nouvelle : on guérit mieux le cancer même dans les cas les plus sévères. C’est vrai partout dans le monde mais des inégalités persistent dans certains pays, d’après une étude [fn] étude Concord-3, établie à partir des données de 37,5 millions de patients souffrant d’un des 18 types de cancer les plus répandus, données consignées dans les 322 registres de 71 pays, entre 2000 et 2014. [/fn] publiée dans la revue The Lancet, (en anglais) le 30 janvier.

Classement des pays : les bons et les mauvais élèves

Les Etats-unis sont le pays où la survie est la plus élevée (pour la plupart des cancers), puis on trouve le Canada, l’Australie, et la Nouvelle-Zélande. En Europe, la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède obtiennent les meilleurs scores.

En revanche, en Inde les résultats sont mauvais notamment pour le cancer du sein. Pour exemple, aux Etats-Unis, le taux de survie à 5 ans du cancer du sein atteint 90,2 %, en Inde, il n’est que de 66,1 %. Prenons le cas de la tumeur cérébrale chez un enfant, « la survie à cinq ans est deux fois plus élevée au Danemark et en Suède (environ 80 %) qu’au Mexique et au Brésil (moins de 30 %) », indique l’enquête. De même, la leucémie aiguë lymphoblastique tue plus de 40 % des enfants atteints en Chine, au Mexique ou en Équateur, mais moins de 10 % aux États-Unis, au Canada et dans neuf pays d’Europe de l’Ouest.

A noter, les bons résultats de l’Asie du Sud concernant les cancers gastro-intestinaux, avec des taux de survie allant jusqu’à 69 % en Corée du Sud, et 60 % au Japon. À l’inverse, la survie à la suite d’un mélanome en Asie du Sud est moins bonne qu’ailleurs, à cause d’une moindre prise de conscience de l’opinion et d’une prévalence plus forte du mélanome acral lentigineux.

Les cancers les plus meurtriers

Les cancers du foie et des poumons restent les plus meurtriers partout dans le monde, mais les taux de survie se sont améliorés, pour le premier en Corée du Sud (de 11 % à 27 %), en Suisse (5 % à 17 %), au Portugal (8 à 19 %), et en Norvège (6 à 19 %), et pour le second, dans 21 pays européens (7 à 13 %), en Chine (8 à 20 %), au Japon (23 à 33 %), et en Corée du Sud (10 à 25 %). Quant au cancer du pancréas, le taux de survie à 5 ans des patients ne dépasse par les 15 %.

Cancers pédiatriques : des inégalités selon les pays

De très fortes disparités existent dans les survies des cancers pédiatriques. Pour les tumeurs au cerveau, la survie sur cinq ans est deux fois plus élevée au Danemark, en Suède, en Slovénie, (environ 80 %) qu’au Mexique et au Brésil (moins de 40 %).

La leucémie aiguë lymphoblastique, cancer le plus fréquent lors de l’enfance, tue plus de 40 % des enfants atteints en Chine, au Mexique ou en Équateur, mais moins de 10 % aux États-Unis, au Canada et dans neuf pays d’Europe de l’Ouest.

Plus de 100 000 enfants meurent de cancers pédiatriques chaque année dans le monde, d’après l’enquête.

Que faire pour réduire ces disparités ?

Les chercheurs souhaitent fortement que les pays qui ont de bons résultats partagent leurs bonnes pratiques pour réduire le nombre de cancers. Par exemple : le  Japon et la Corée du Sud sont en pointe contre les cancers de l’estomac, car ils ont mis en place des programmes d’examens endoscopiques sur certaines populations depuis longtemps, mentionnent les auteurs. Pourquoi ne pas suivre cet exemple, surtout en Russie qui, « a un énorme problème de santé publique » ?

D’autre part, des efforts doivent être fournis partout dans le monde, pour faire avancer la recherche sur le cancer du pancréas et améliorer la prévention et les traitements.