La chasse aux produits chimiques

Viva Magazine
© Viva Magazine

Les produits chimiques sont partout : dans l’air, dans l’eau, dans tous les produits de la vie courante, dans l’alimentation… Comment éviter ces perturbateurs endocriniens nocifs pour la santé ?

Comment faire la chasse aux produits chimiques qui envahissent notre quotidien ? Ces perturbateurs endocriniens sont partout : dans l’air, dans l’eau, dans tous les produits de la vie courante, dans l’alimentation… « Ils sont susceptibles d’interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et d’induire des effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants », précise l’Oms.

On les appelle « perturbateurs endocriniens (PE) ». Certains sont suspectés d’être responsables d’une augmentation de cancers dits hormono-dépendants : thyroïde, testicules, prostate, ovaires.

Se protéger des perturbateurs endocriniens

• Evitez les crèmes et les cosmétiques contenant des phtalates, du triclosan et des parabènes.

• Limitez l’usage des produits d’entretien (les plus simples, comme le vinaigre blanc, sont aussi efficaces). Certaines mutuelles organisent des ateliers pour apprendre à fabriquer ses cosmétiques et ses produits d’entretien et à décrypter les étiquettes.

• Cuisinez dans des ustensiles en acier inoxydable, en verre, en céramique, en fonte (plutôt que dans des poêles anti-adhésives). Evitez vaisselle et contenants en plastique.

• Lavez les vêtements neufs avant de les porter. Préférez le coton, la laine… aux matières synthétiques.

• Consommez « bio ».

• Optez pour l’eau du robinet. Sinon, préférez les bouteilles en verre.

• Eteignez tous vos appareils électroniques la nuit.

Les enfants premiers touchés

Une enquête de l’Inserm a démontré que l’exposition des fœtus mâles à certains PE peut être liée à des troubles du comportement des petits garçons entre 3 et 5 ans. « L’exposition au bisphénol A était associée à une augmentation des troubles relationnels à 3 ans et à des comportements de type hyperactif à 5 ans », remarquent les chercheurs. Cette étude a aussi montré un lien entre le triclosan et l’augmentation des troubles émotionnels à 3 et 5 ans. L’étude se poursuit sur les petites filles. 

A voir ou à revoir : Mâles en péril, qui révèle l’impact des PE sur la fertilité et Demain tous crétins ? qui traite de l’effet néfaste des PE sur l’intelligence et la santé mentale. Ces deux documentaires de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade sont disponibles en Vod sur Arte ou en Dvd.

A lire : Cocktail toxique : comment les perturbateurs endocriniens empoisonnent notre cerveau, Barbara Demeneix, éd. Odile Jacob, 24 euros.

Un coût humain et financier

En France, si la pollution atmosphérique coûte cher en vies humaines, elle représente aussi une charge financière : 145 milliards d’euros par an. Or, si toutes les communes françaises ne dépassaient pas la valeur guide préconisée par l’Oms, on ferait une économie annuelle de 53 milliards d’euros. 18 000 décès seraient évités. Par ailleurs, la pollution est aussi un facteur d’inégalités sociales. Par exemple, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une des communes françaises où le taux de pauvreté est le plus important, on relève les taux de pollution les plus élevés du pays.