Journée de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées : protéger les plus vulnérables

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La Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées est l’occasion de mobiliser le grand public sur ce douloureux sujet de société.

Violences physiques, psychologiques, abandon, quelle que soit la forme que prend la maltraitance en direction des personnes âgées, c’est intolérable. La journée du 15 juin est l’occasion de sensibiliser le grand public à ce problème de société majeur. Une vraie politique publique digne de ce nom est indispensable.

De plus en plus de seniors dans les années à venir

En 2050, nous devrions être 74 millions d’habitants en France, dont 20 millions de plus de 65 ans, d’après l’Institut national de la statistique (Insee). La population des seniors augmenterait nettement plus que l’ensemble de la population, +1,5 % en moyenne par an. Les plus de 75 ans représenteraient 16,4 % de la population, 12,1 millions de personnes, contre 9 % en 2013.

Et cette tendance s’observe partout dans le monde. Le nombre de cas de maltraitance et d’abus risque d’augmenter contre les aînés, en particulier en situation d’isolement social, de handicap, de dépendance ou encore de pauvreté.

Les différents visages de la maltraitance

La maltraitance peut prendre différentes formes : physique, psychologique (humiliations, injures, langage irrespectueux ou dévalorisant, absence de considération…), financière, médicale (manque de soins de base, non-information sur les traitements ou les soins, abus de traitements sédatifs ou neuroleptiques…), négligences actives comme des abandons ou passives avec des négligences relevant de l’ignorance, de l’inattention de l’entourage. La liste est donc longue face à la vulnérabilité des plus âgés.

L’Organisation mondiale de la santé (Oms) estime qu’une personne âgée sur dix est confrontée au moins une fois par mois à la maltraitance. Mais ce chiffre ne reflète pas la réalité « parce que les personnes âgées craignent souvent de signaler les cas de mauvais traitements à la famille, aux amis ou aux autorités ».

Une commission de bienveillance

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées, ont installé en février 2018 la « Commission de promotion de la bientraitance et de lutte contre la maltraitance » des personnes vulnérables. La commission est chargée de faire des propositions sur le risque de maltraitance dans tous les lieux de vie, que ce soit à domicile ou en établissement. Elle doit permettre « d’améliorer la connaissance d’un phénomène longtemps tabou, faciliter le repérage, le signalement et le traitement de situations de maltraitance, promouvoir la bientraitance et l’accompagnement des acteurs dans le quotidien ».

Cette commission permanente proposera aussi « une définition commune de la bientraitance, et les moyens et mesures pour l’inscrire dans une prise en compte de qualité des personnes vulnérables ». Mais, au cœur du problème, on trouve surtout les finances et le manque de personnel.

S’il faut une vraie réflexion sur l’autonomie des personnes âgées, explique Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées « la priorité est d’augmenter le nombre de professionnels dans les établissements et à domicile ».

 

Pour agir contre la maltraitance des personnes âgées :

3977 : numéro national contre la maltraitance des personnes âgées et des adultes handicapés mis en place en 2008. Il est accessible du lundi au vendredi, de 9 h à 19 h. Appel non surtaxé, hors éventuel surcoût de l’opérateur de téléphonie.