« J’aurais aimé pouvoir faire beaucoup plus »

Henri David. ©Eric Franceschi
Dès le premier jour de l’offensive russe, Henri David, retraité, a parcouru des centaines de kilomètres pour aller chercher des membres de sa famille ukrainienne. Il nous raconte son périple.  « Le 24 février, le jour de l’invasion russe, à 4 heures du matin, la cousine de ma femme, Tania, qui vit près de Tchernihiv, au nord de Kiev, a été réveillée par le bruit des missiles. Elle nous a appelés tout de suite. Je n’ai pas réfléchi, je suis parti immédiatement en voiture (j’habite près de Gap), pour aller la chercher, elle et sa famille. J’ai parcouru 1 500 kilomètres en 24 heures, jusqu’en Roumanie. Puis, avec un ami, nous avons rejoint Siret, à la frontière ukrainienne, où nous devions retrouver Tania, sa belle-fille et son bébé, ainsi que ma belle-mère. Elles ont mis plusieurs jours pour arriver de Tchernihiv parce que tout le monde fuyait en même temps. Au poste-frontière, la foule de réfugiés était immense. Il y avait surtout des personnes âgées, des femmes et des enfants, tous épuisés, choqués. On pouvait lire la peur sur leurs visages. C’était terrible. Heureusement, des bénévoles roumains étaient là pour leur proposer à boire, à manger ou même un hébergement. Je n’oublierai jamais cette solidarité. J’ai fini par retrouver Tania et sa famille et nous sommes rentrés en France. En trois mois, j’ai fait plusieurs voyages pour assurer des convois humanitaires, et pour aller récupérer d’autres réfugiés. Aujourd’hui, j’accueille sept personnes chez moi. Elles sont encore bouleversées. Quand on n’a pas vécu la guerre, on ne peut pas imaginer ce que c’est. Avec des amis, nous avons monté l’association Nadiïa Ukraïni (nadiia.ukraini@gmail.com, tél. : 06 31 59 49 00) qui permet de rapatrier des réfugiés, de les aider dans leurs démarches administratives et d’acheminer de l’aide là-bas. Mais je me dis que ce n’est pas assez. J’aurais aimé pouvoir faire beaucoup plus. » PROPOS RECUEILLIS PAR ALIISA WALTARI

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