Froid : la santé des mineurs dans la rue en danger

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Il fait froid en France et la santé des mineurs étrangers qui vivent dans la rue est très exposée. Des avocats alertent le Procureur sur leur situation préoccupante.

Des avocats alertent le Procureur sur la situation préoccupante de 128 mineurs isolés vivant dans la rue. En pleine vague de froid, la santé physique et psychique de ces jeunes se trouve menacée.

« De nombreux mineurs non accompagnés  (…) se trouvent actuellement livrés à eux-mêmes dans les rues de Paris, sans abri, par des températures négatives, et de ce fait exposés à un danger grave et immédiat pour leur santé physique et psychique », s’alarment ces avocats dans un courrier adressé au procureur François Molins et au parquet en charge des mineurs, ainsi qu’au Défenseur des droits, Jacques Toubon, et à la procureure générale de la cour d’appel, Catherine Champrenault.

Des mineurs de 13 à 17 ans

Une liste de 128 mineurs de 13 à 17 ans a été dressée, la plupart, des garçons, « mais ce n’est qu’une partie de l’iceberg », selon Catherine Delanoë-Daoud, l’une des signataires et responsable au pôle mineurs isolés étrangers au barreau de Paris.

Survivant dans l’est et le nord parisiens, « ces jeunes n’avaient aucune solution d’hébergement depuis plusieurs nuits », expliquent-elle. Les avocats ont décidé de saisir le procureur en vertu de ses missions de protection de l’enfance, pour que les pouvoirs publics – la ville de Paris et le préfet de Paris – mettent « tous les moyens matériels et humains en œuvre afin d’assurer une protection efficace de ces mineurs ». Les avocats demandent leur mise en sécurité de toute urgence, alors que ces mineurs n’ont pas accès aux dispositifs classiques du 115, réservés aux majeurs. 

Les associations d’aide aux migrants, Médecins sans frontières (Msf) en tête, s’insurgent contre l’immobilisme du gouvernement quant aux véritables solutions d’hébergement. Interviewée sur France Info, Me Catherine Delanoë-Daoud explique qu’il y a urgence et que l’Etat ne doit pas se défiler.

Elle signale aussi une initiative de solidarité qui redonne le moral : « c’est un rendez-vous chaque soir à 18 heures au métro place de la Chapelle où militants associatifs et Parisiens anonymes s’accordent pour héberger des jeunes directement chez eux. Et ça, vraiment, ça réchauffe le cœur. »