Dépakine : création d'un fonds d'indemnisation

Les victimes de la Dépakine et leurs familles ont gagné. Le fonds d’indemnisation sera bien créé. L’Assemblée nationale a donné son feu vert.

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’avait annoncé en septembre, finalement l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité la création du fonds d’indemnisation pour les victimes de la Dépakine (valproate de sodium), cet antiépileptique donné à tort aux femmes enceintes.

Les victimes se réjouissent et principalement Marine Martin, présidente de l‘Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant qui mène le combat depuis de nombreux mois.

14 000 femmes ont été exposées à ce médicament, à l’origine de malformations du fœtus et de troubles du comportement chez des enfants lorsqu’il est pris pendant la grossesse.

Plus de 12 000 enfants en France pourraient souffrir des séquelles de la Dépakine, aujourd’hui.

Le fonctionnement du fonds d’indemnisation

Ce fonds est destiné à prendre en charge convenablement les victimes, des enfants qui souffrent de troubles autistiques, de comportement et qui ont besoin de soins coûteux. Il devrait fonctionner dès le printemps prochain. Marine Martin, interrogée par France Info, le 16 novembre, a déclaré que « les dossiers des familles sont prêts. » Il ne reste plus qu’à les déposer. « On souhaitait que le laboratoire qui est responsable de son produit et du scandale sanitaire soit le premier à payer et non pas l’Etat. Je pense que, dans un premier temps, le laboratoire Sanofi va refuser l’indemnisation mais on va y arriver, j’en suis persuadée. On a demandé à ce que toutes les victimes soient indemnisées, depuis la commercialisation de la Dépakine en 1967 », défend la présidente sur France Info.

 

On connaissait déjà les effets secondaires de la Dépakine

Cet anti-épileptique a été commercialisé en France en 1967 dans le traitement de l’épilepsie mais aussi des troubles bipolaires. Le médicament Depakine a été prescrit, depuis sa mise sur le marché, à des femmes enceintes. Déjà dans les années 1980, on connaissait les effets dangereux de la Dépakine sur le fœtus : malformations physiques, troubles neuro-comportementaux, autisme. En 1996, des anomalies neurologiques sont clairement décrites dans la littérature scientifique comme présentes chez 50 % des enfants de six ans exposés à l’acide valproïque. Ce n’est qu’en 2006 que la Dépakine a été déconseillée aux femmes enceintes en France. En novembre 2014, un arbitrage européen répertoriait enfin l’ensemble des risques.

Les médecins ont aussi leur part de responsabilités en continuant à prescrire cet anti-épileptique. Mais dans cette affaire, c’est le laboratoire Sanofi qui est en première ligne et qui devrait mettre la main au porte-monnaie. S’il refuse, l’Etat prendra le relai et se retournera contre le laboratoire.