De plus en plus d'affections psychiques reconnues comme maladies professionnelles

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La Caisse nationale d’assurance-maladie a publié mardi un rapport qui fait état de 10 000 affections psychiques reconnues comme accidents du travail et 596 maladies professionnelles en 2016.

Depuis cinq ans, la hausse des troubles psychos-sociaux est continue alors que les autres types d’accidents du travail sont en baisse. La prise en charge des affections psychiques représentait environ 230 millions d’euros en 2016, sur un budget total de 8,2 milliards pour la branche risques professionnels. Il faut cependant prendre ces chiffres avec des pincettes car les troubles psycho-sociaux ont été récemment reconnus par l’assurance-maladie. Il est à craindre qu’ils soient beaucoup plus fréquents dans la réalité. La durée des arrêts de travail pour affections psychiques est longue : 112 jours contre 65 en moyenne pour les autres accidents du travail. Pour les maladies psychiques professionnelles, les durées moyennes d’arrêt de travail avoisinent 400 jours, mais les malades sont beaucoup moins nombreux, même si leur nombre ne cesse d’augmenter.

Ils sont liés à des événements violents (attentat, agression… sur le lieu du travail) ou aux conditions de travail. Ils ont aussi pour cadre trois secteurs économiques : le médico-social (18 %), les transports (15 %) et le commerce de détail (13 %).

L’exposition au stress dans l’entreprise peut aussi avoir des conséquences sur la santé des salariés, « en termes de maladies cardiovasculaires, de troubles musculo-squelettiques, de troubles anxio-dépressifs, d’épuisement professionnel, voire de suicide », rappelle l’assurance-maladie, qui recense entre dix et trente suicides reconnus comme accidents du travail.

Les affections psychiques qui font l’objet de reconnaissance en maladie professionnelle sont des dépressions, (77 %), devant les troubles anxieux (11 %), des états de stress post-traumatique (10 %).

Les salariés les plus touchés par les affections psychiques liées au travail sont d’abord les femmes (60 %) et ceux qui ont la quarantaine (40 ans pour les femmes, 41 ans pour les hommes) et les employés.

L’assurance-maladie invite les entreprises à renforcer leurs actions de prévention des risques psycho-sociaux et encourage les salariés à se tourner vers leurs représentants du personnel pour obtenir les déclarations de sinistre.