Tous les Français devront-ils porter un masque ? Si l’idée ne faisait pas débat au début de la crise sanitaire, aujourd’hui, la question est de nouveau mise à l’ordre du jour, notamment par l’Académie de médecine.
Au début de l’épidémie du covid-19, le gouvernement l’a répété à l’envie : le port du masque de protection anti-Covid-19 est réservé au personnel soignant et aux malades. En dehors de ces situations, « ce n’est pas utile » a expliqué la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. Il faut dire que la France manquait cruellement de masques. Depuis, ils arrivent chaque semaine, mais encore en nombre insuffisant.
Port du masque généralisé, prône l’Académie de médecine
La situation évolue de jours en jours en cette période d’épidémie et de nombreuses voix dans la communauté scientifique s’élèvent pour recommander le port du masque obligatoire pour tous. C’est le cas de l’Académie nationale de médecine, qui s’est ainsi prononcée le 2 avril en faveur du port généralisé, estimant qu’une telle mesure a fait ses preuves dans plusieurs pays d’Asie.
Changement de discours ces derniers jours, également du côté du ministère de la Santé qui encourage le grand public, « s’il le souhaite », à porter des masques issus de l’industrie textile ou fabriqués à la maison, en complément des mesures barrières. Le port du masque sera-t-il bientôt rendu obligatoire ? Certains maires n’ont pas attendu de réponse officielle pour l’imposer dans leur ville. Peine perdue, et mise au point du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.
Masques alternatifs encouragés
Aux Français, donc, de se positionner. Il y a les sceptiques et ceux qui y croit dur comme fer. En attendant, masque en tissu, en papier, les réseaux sociaux regorgent d’idées pour les fabriquer. L’Académie de médecine a donné son avis sur ces masques dits « alternatifs » : ils devraient être « rendus obligatoires pour les sorties pendant la période de confinement et lors de sa levée ». Car, « Il est établi que des personnes en période d’incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l’infection. En France, dans ce contexte, le port généralisé d’un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur », estime l’Académie.
Elle recommande que les indications pratiques pour leur fabrication soient « largement portées à la connaissance de la population ». Et, indique que même avec un masque, les gestes barrière comme tousser ou éternuer dans son coude, se laver les mains fréquemment, rester à un mètre au moins d’une autre personne, restent de mise.
Bientôt des masques en tissu en officine ?
Pour ceux qui ne possèderaient aucune qualité manuelle pour fabriquer des masques, ils pourraient trouver une solution dans leur officine. Car, les pharmaciens peuvent « détenir et vendre des équipements de protection individuelle respiratoire », indiquent les syndicats et représentants de l’ordre des pharmaciens, qui précisent que ces masques devront répondre « à des normes précises, garantissant un niveau de protection adapté ».
Ils appellent également à un « encadrement des prix publics et des prix de cession pour chaque catégorie de masque », comme cela a été fait pour les solutés hydroalcooliques.