Raphaël Gluksmann, tête de liste de Place publique, le Parti socialiste et Nouvelle Donne, a participé au grand oral de « Place de la Santé » organisé par la Mutualité française sur l’Europe sociale. L’essayiste et fondateur du parti politique Place publique s’est réjoui de l’initiative de la Mutualité française : « Enfin un débat qui ne commencera pas par l’islam, l’immigration, l’identité et où on parlera d’Europe sociale. »
« Nous sommes à un tournant : soit l’Europe devient une puissance protectrice soit elle se disloquera. Mais c’est précisément le spectre de la catastrophe qui va nous permettre le sursaut » a prédit Raphaël Gluksmann, citant le poète allemand Hölderlin : « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve. » Comment, selon lui, passer à une Europe qui protège ? « En changeant le rapport de force avec les lobbies à Bruxelles. Et le meilleur antidote aux lobbies, ce sont les corps intermédiaires comme les mutuelles et les syndicats. » Avec une ligne directrice : « Ne plus dissocier l’impératif écologique de la quête de justice sociale. » La crise des Gilets Jaunes a montré « qu’on ne peut plus penser l’un sans l’autre. »
Quelques propositions :
– Mettre en œuvre un grand plan européen de rénovation thermique des bâtiments et des logements. Un projet qui « permet de lier le social, l’écologique et la santé. » Car cela déboucherait sur une économie de 500 à 1000 euros pas an pour chaque ménage ; car le bâtiment représente un quart des émissions de gaz à effet de serre ; et parce que les personnes qui ne peuvent plus se chauffer ou se chauffent mal tombent malades.
– Investir dans la solidarité publique. « On a perdu l’idée qu’on pouvait le faire. Le programme du CNR (Conseil national de la résistance), c’était un tout solidaire. Depuis, on a sorti l’individu de la collectivité. Il faut combattre cette vision du monde et réaffirmer la notion de service public. Ce sont les jeunes qui sont sérieux quand ils manifestent pour le climat. Ceux qui sont en costume-cravate et qui négocient des TAFTA ou CETA sont des clowns à l’aune de la catastrophe. »
– Remplacer l’Europe du dumping par l’Europe de la mieux disance sociale. « Il faut s’inspirer de ce qui marche dans chaque pays. Si on montre que l’Europe peut aider à répliquer les expériences positives, on va rétablir la confiance dans l’Union européenne. » Parmi les exemples cités : l’investissement public de la Finlande pour loger tous les sans-abris qui aboutit à des économies ; les 8 semaines de congé paternité en Espagne ; ou encore la branche de Sécurité sociale pour la dépendance en Allemagne « alors que cela fait 15 ans qu’on en parle en France. »
– Raphaël Gluksmann s’est dit favorable à une obligation vaccinale au plan Européen. « Je suis inquiet du succès des propagandes anti-vaccins sur internet. C’est un défi de civilisation. »