Benoît Hamon, tête de liste de Génération.s, a participé au débat « Place de la santé » sur l’Europe sociale organisé par la Mutualitéfrançaise. Le conseiller régional d’Ile-de-France et fondateur du mouvement Génération.s s’est dit « très heureux d’être ici » et a appelé à « la construction d’un camp politique de gauche et écologiste au plan européen pour faire face à celui des libéraux qui sont pour le libre-échange et la dérégulation ».
Pour Benoît Hamon, qui a été député européen de 2004 à 2009, « le bilan de la commission Juncker est maigre sur les questions sociales », alors qu’avait été annoncée la lutte contre le dumping social. Pour lui, « le clivage n’est pas entre anciens et nouveaux Etats membres, mais entre les riches dont on a le sentiment qu’ils ont fait sécession et les classes moyennes et populaires. Il faut donc construire une stratégie du camp de la transformation sociale. » Dans ce camp, « on trouve les syndicats représentés par la Confédération européenne des syndicats (Ces), l’Economie sociale et solidaire (Ess) qui peut avoir un poids politique en Europe avec ses entreprises engagées dans l’utilité sociale, les plateformes d’Ong et un camp politique de gauche et écologiste ».
Quelques propositions :
– La création d’une inspection du travail européenne, en complément des inspections du travail nationales, pour assurer un bon fonctionnement du marché du travail et lutter contre les fraudes.
– La mise en place d’un « Green New Deal » européen de 500 milliards d’euros par an pour financer la transition écologique. Pour convaincre les partenaires européens de la France de participer à un tel investissement public, Benoît Hamon estime « qu’il faut en finir avec l’intergouvernemental ». « Je crois que le rôle du Parlement européen sera déterminant pour changer le cours de la construction européenne. Aujourd’hui, il est en co-décision avec la Commission européenne et le Conseil européen sur la plupart des sujets. Les parlementaires européens ont beaucoup de pouvoir. »
– Commencer à harmoniser la protection sociale en Europe, « du moment qu’on va vers une élévation des standards ».
– Instaurer un « dividende citoyen universel » qui serait une somme versée par la Banque centrale européenne aux citoyens européens, prélevée sur les entreprises nouvellement cotées. Il s’agirait d’une « contribution positive de l’Europe au pouvoir d’achat des ménages européens. Si l’Europe en reste au libre-échange et à la concurrence, on aura les nationalistes ».