Prise en charge des Avc : des progrès, mais on peut encore mieux faire

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Dans la prise en charge des Avc, il reste des efforts à faire entre le moment de l’apparition des symptômes et l’arrivée à l’hôpital, d’après une enquête du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (Beh).

En France, une personne fait un accident vasculaire cérébéral (Avc) toutes les 4 minutes. On ne le sent pas venir, car il peut être très brutal. De plus, il risque de se reproduire chez 30 à 40 % des patients dans les cinq ans suivant le premier accident. Les conséquences peuvent être dramatiques avec des cellules du cerveau détruites ou qui ne reçoivent plus l’oxygène et le glucose dont elles ont besoin pour fonctionner normalement. Il faut donc une prise en charge rapide.

Pour remédier à un déficit majeur de prévention et de prise en charge des Avc, un Plan a été mis en place entre 2010 et 2014. Certains points ont été améliorés, mais il reste un manque dans la prise en charge hospitalière, d’après la dernière enquête du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (Beh).

Le plan Avc 2010-2014 : des avancées

Durant cette période, des « filières Avc », ont été mises en place, qui consistent à développer l’accessibilité aux unités neuro-vasculaires (Unv). Ces dernières offrent une prise en charge spécialisée avec notamment la possibilité de bénéficier d’un traitement par thrombolyse. En effet, en 2009, on estimait que seuls 1 % des patients bénéficiaient d’un tel traitement.

Points négatifs et positifs du plan : après analyse du Beh, il ressort que le délai médian (DM) entre l’apparition des symptômes et l’arrivée à l’hôpital est resté stable entre 2011 et 2016 (trois heures et sept minutes mn en 2016 vs trois heures et trois minutues en 2011). Aucune amélioration n’a donc été notée.

En revanche, celui entre l’arrivée à l’hôpital et la réalisation de l’imagerie a significativement diminué, passant de une heure et cinquante quatre minutes en 2011 à une heure et quarante-deux minutes en 2016. Autre point positif, le taux de thrombolyse a significativement augmenté (+ 8,6 % en 2011 et 14,3 % en 2016). On peut donc noter une amélioration de la qualité de la prise en charge du patient, une fois arrivé. La raison ? Entre 2011 et 2016, le nombre d’unités neuro-vasculaires (Unv) de prise en charge des Avc est passé de 117 à 139 ; avec une réorganisation de la répartition des sites pour que la majorité du territoire français soit à moins de une heure trente d’une structure spécialisée. Un objectif qui a porté ses fruits.

Les signes de l’Avc

Il est important de bien connaître les signes qui sont :

– une déviation de la bouche ou du visage ;

– une faiblesse du bras ou de la jambe ;

– des difficultés pour s’exprimer.

Aujourd’hui, des traitements existent pour déboucher l’artère du cerveau mais avec des délais de mise en route très courts, six heures environ après l’accident.

Les facteurs de risque

80 % des AVC pourraient être évités en contrôlant au mieux ces facteurs de risque. Quels sont-ils ?

– L’hypertension artérielle,

– le tabagisme,

– la consommation excessive d’alcool (plus de 14 verres par semaine chez les femmes et 21 chez les hommes)

– le surpoids ou l’obésité,

– la sédentarité,

– une mauvaise alimentation,

– le cholestérol,

– le stress, la dépression,

– les causes cardiaques (troubles du rythme cardiaque : fibrillation atriale ou flutter, infarctus du myocarde, prothèse valvulaire, rhumatisme articulaire aigu)

– le diabète 

30 à 40 % des patients risquent de faire un nouvel Avc dans un délai moyen de cinq ans, surtout ceux qui ne prennent pas les médicaments (qui doivent être pris à vie) que le médecin leur prescrit après le premier Avc.