L'art-thérapie, pour alléger les souffrances

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L’art-thérapie a quarante ans. A cette occasion, les 25 et 26 novembre aura lieu le congrès de l’Afratapem, association qui regroupe des art-thérapeutes, universitaires, artistes, médecins et scientifiques. Interview de Fabrice Chardon, musicothérapeute.

Connaissez-vous l’art-thérapie et ses bénéfices auprès de personnes atteintes de cancer, d’Alzheimer, d’autisme… ? Le congrès qui se déroule à Tours les 25 et 26 novembre et qui regroupe des art-thérapeutes mais aussi des universitaires, artistes, scientifiques, médecins et acteurs des secteurs sociaux et éducatifs, fait le point sur cette pratique.

 

Tour d’horizon avec Fabrice Chardon, musicothérapeute

 

Qu’est-ce que l’art-thérapie ?

C’est une pratique thérapeutique, née il y a tout juste quarante ans, qui vise à donner envie de guérir à un malade en lui révélant son potentiel artistique, que ce soit en musique, peinture, sculpture, calligraphie, danse, théâtre, mime, etc. C’est l’école d’art-thérapie de Tours, l’Afratapem, qui a défendu cette pratique. L’art-thérapie est maintenant reconnue par le ministère de l’Education nationale, et collabore avec de nombreuses facultés de médecine. Elle se pratique à l’hôpital dans les services de gériatrie, cancérologie, addictologie… en institutions, en instituts médico-psychologiques, en cabinet et même en entreprise. Elle fait partie des plans Cancer et Alzheimer. Ce n’est pas une technique de bien-être, mais bien une thérapie qui soulage les malades de leurs souffrances.

En quoi consiste votre métier ?

Un art-thérapeute est d’abord un artiste (comédien, danseur, plasticien…). Quant à moi, je suis musicien et j’ai suivi une formation en art-thérapie à la faculté de Tours, avec une dominante en musicologie. La faculté de Tours dispense un diplôme qui était le premier du genre porté par une faculté de médecine, en lien avec l’Afratapem.

J’interviens à l’hôpital dans des services de cancérologie, en gérontologie ou en soins palliatifs. L’art-thérapeute s’appuie sur la partie saine du patient, sur son potentiel créatif, ses goûts, son passé. C’est pour cela que, avant d’intervenir, nous faisons une mini-enquête sur le patient. J’utilise le chant, l’écoute musicale, les percussions… Le corps est très important car il va être le vecteur principal de l’activité artistique et ensuite mobiliser le psychique. Comme je travaille directement dans la chambre du malade, je peux faire participer les proches s’ils le souhaitent.

Quels sont les bienfaits de l’art-thérapie ?

L’art-thérapie a quarante ans, et a donc du recul. De nombreuses études l’ont prouvé, il y a auprès du malade, une réelle amélioration du sommeil, de l’anxiété. Elle améliore la relation patient-famille, elle apporte une meilleure estime de soi, une confiance en soi, etc. Après une séance, on a remarqué une diminution du cortisol (qui définit le taux de stress), ce qui peut favoriser et améliorer le sommeil, faire baisser l’angoisse. Souvent, les soignants remarquent qu’ils doivent administrer moins de morphine dans les 24 heures qui suivent la séance.

Les séances d’art-thérapie sont-elles prises en charge par l’assurance-maladie ?

Elles le sont quand les séances sont incluses dans un protocole à l’hôpital, ou lorsque l’art-thérapeute fait partie d’une équipe pluridisciplinaire au sein d’une institution, et que l’art-thérapie est reconnue par cette institution. En revanche, en pratique libérale, les séances sont à la charge du patient. Certaines mutuelles peuvent prendre en charge quelques séances d’art thérapie par an.

Renseignements sur le Congrès de l’art-thérapie qui se déroule à Tours les 25 et 26 novembre.