Amiante : le procès de l'hôpital de Besançon

Le centre hospitalier régional universitaire de Besançon répond devant le tribunal correctionnel pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui ». Il est accusé d’avoir exposé des salariés à l’amiante pendant plusieurs années.

Le centre hospitalier régional universitaire de Besançon (Chru), est jugé devant un tribunal correctionnel pour avoir délibérement exposé certains salariés à l’amiante pendant plusieurs années.
« C’est la première fois, à ma connaissance, qu’un établissement public est poursuivi pour une mise en danger d’autrui concernant le risque amiante », a déclaré à la presse Me Michel Ledoux, avocat de la Fédération santé Cfdt et de l’Andeva (Association nationale de défense des victimes de l’amiante), parties civiles, peut-on lire dans le journal le Parisien du 28 septembre.

« Mise en danger délibérée de la vie d’autrui »

Une cinquantaine de plaignants en tout, des salariés de l’hôpital, les syndicats Cgt, FO, Sud et le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (Chsct), se sont portés partie civile dans le procès de l’hôpital de Besançon qui a démarré mercredi 28 septembre. Ils disent avoir été exposés à l’amiante dans certains locaux de l’établissement entre 2009 et 2013 alors que la direction était tout à fait au courant du danger.
D’ailleurs, en 2011, un rapport de l’inspection du travail avait conclu à une « mise en danger délibérée de la vie d’autrui ». Mais à l’époque, le Chru de Besançon « réfutait totalement ces accusations ». Selon lui, il avait agi dans « la plus grande transparence », lors de travaux de « mise en sécurité et désamiantage » engagés en 2008.

Jusqu’à présent, un seul salarié du Chru, parti en retraite en 1995, a été diagnostiqué malade de l’amiante, d’après l’intersyndicale qui ne sait pas s’il a déposé plainte. Il n’est pas concerné par le procès à venir.