Amiante : le préjudice d'anxiété reconnu à Marseille

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L’association Sos Amiante cheminots de Marseille a obtenu en première instance l’indemnisation de 38 cheminots. Mais la Sncf fait appel.

Tous les travailleurs ayant été exposés à l’amiante vivent avec la crainte de voir se déclarer une maladie grave, car le risque perdure des années après l’exposition. Aujourd’hui, ce « préjudice d’anxiété » peut être reconnu et indemnisé. Certaines associations de cheminots exposés ne souhaitent pas engager de procédure pour faire valoir ce préjudice, les sommes ainsi obtenues pesant dans la balance de l’indemnisation quand la maladie se déclare. L’association Sos Amiante cheminots de Marseille a, quant à elle, choisi de demander réparation de ce préjudice. Elle réclamait une indemnisation pour 38 cheminots retraités ayant été exposés dans les années 1960 et 1970 dans les sites d’entretien et de réparation Marseille-Blancarde et Marseille-Prado. Le 23 février, le tribunal des prud’hommes de Marseille a rendu sa décision, accordant à 37 cheminots sur 38 une indemnisation de 8 000 euros. L’association, épaulée par un cabinet d’avocats, réclamait 15 000 euros. « La somme obtenue est convenable, au vu de celles accordées dans d’autres cas. Nous ne ferons pas appel », assure Raymond Rolin, vice-président de l’association. Mais la Sncf, de son côté, a fait appel de la décision le 23 mars. « Nous nous en doutions », ajoute-t-il. En attendant la convocation de la chambre d’appel d’Aix-en-Provence d’ici un an, l’association va « peaufiner les dossiers en les complétant par d’autres documents prouvant l’exposition à l’amiante », informe Raymond Rolin. Nous allons continuer, ces aléas font partie de la lutte pour la reconnaissance des maladies professionnelles. Mais in fine, nous voudrions que la Sncf agisse sur la prévention. » Un point sur lequel toutes les associations sont d’accord…

 

Alexandra Luthereau