Activité physique : un véritable « médicament » contre les maladies chroniques

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L’activité physique adaptée à chaque patient agirait comme un véritable « médicament » contre les maladies chroniques, d’après un groupe d’experts de l’Inserm.

L’activité physique adaptée en fonction de chaque patient et de sa pathologie est bénéfique et agit comme un véritable « médicament », d’après les études d’un groupe pluridisciplinaire de dix experts de l’Inserm. Ces derniers ont analysé environ 2 000 références bibliographiques sur une dizaine de maladies chroniques les plus fréquentes : maladies cardiovasculaires, cancers, troubles respiratoires, diabète, obésité….

Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), ces maladies sont la première cause de mortalité mondiale et en Europe elles « pèsent de plus en plus lourdement sur les systèmes de santé, le développement économique et le bien-être d’une grande partie de la population, en particulier chez les personnes âgées de 50 ans et plus ».

Un Français sur quatre souffre d’une maladie chronique, trois sur quatre après 65 ans.

Sport sur ordonnance : une bonne idée à développer

Prévenir les maladies chroniques est donc un problème de santé publique. Et l’activité physique y tient une place majeure. C’est tout l’intérêt du sport sur ordonnance, qui donne la possibilité, depuis 2016, aux médecins généralistes de prescrire une activité physique aux personnes qui souffrent d’une affection de longue durée (Ald). Les experts de l’Inserm suggèrent que la prescription soit systématique et aussi précoce que possible dans le parcours de soins. L’enjeu étant, pour le patient, d’adapter la pratique à son état de santé, à son traitement, à son âge, à ses capacités physique, à son passé (a-t-il déjà fait du sport ?)…

L’étude recommande également que l’activité physique soit prescrite avant tout traitement médicamenteux pour la dépression légère à modérée, le diabète de type 2, l’obésité et l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs.

Recommandations par pathologies

  • Obésité : mettre l’accent sur la diminution du tour de taille comme paramètre de suivi  plutôt que sur la perte de poids et proposer des programmes d’activité d’endurance.
  • Diabète de type 2 : privilégier l’association du renforcement musculaire et des activités d’endurance dans des intensités modérées à fortes.
  • Pathologies coronaires : poursuite d’une activité physique régulière d’endurance à optimiser en jouant sur l’intensité de l’exercice.
  • Artériopathie oblitérante des membres inférieurs : la marche est le traitement de première intention.
  • Insuffisance cardiaque : tous les patients peuvent bénéficier d’un programme de réentraînement à l’effort, quel que soit le degré de sévérité de la pathologie, grâce à un entraînement régulier et progressif. Idéalement, trente minutes d’activité modérée cinq fois par semaine dans la dernière phase du programme, qui doit être poursuivi tout au long de la vie ;
  • Accident vasculaire cérébral (Avc) : réduire l’impact des séquelles neuromusculaires sur la qualité de vie du patient et prévenir les récidives en améliorant les capacités cardiorespiratoires et la force musculaire par une activité physique régulière intégrant la pratique des gestes journaliers…
  • Bronchopneumopathie chronique obstructive (Bpco) : améliorer la qualité de vie et réduire les limitations fonctionnelles liées aux complications grâce à une activité physique régulière pérenne et variée (endurance, renforcement musculaire, natation, tai chi…).
  • Asthme : réduire l’importance et la fréquence des crises par l’amélioration du VO2max (volume d’oxygène maximum), de l’endurance et de la capacité d’exercice par des activités d’endurance.
  • Pathologies ostéo-articulaires : prévenir et/ou réduire le handicap et la douleur à travers des programmes d’activité physique adaptée variés et une pratique pérenne.
  • Cancers : améliorer la qualité de vie et réduire les effets secondaires liés au cancer et aux traitements (déconditionnement musculaire, fatigue, intolérance au traitement…) ainsi que les récidives en proposant des programmes combinant endurance et renforcement musculaire.
  • Dépression : prévenir les récidives et améliorer les symptômes dépressifs par des programmes combinant endurance et renforcement musculaire.