Violences faites aux femmes : toujours d’actualité

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Le 25 novembre, journée consacrée aux violences faites aux femmes, est l’occasion de pointer du doigt des chiffres toujours « désespérement stables », comme le souligne la secrétaire d’État à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.

Arrivera-t-on un jour à faire baisser les chiffres des violences faites aux femmes ? Pourtant, les organisations féminines se battent depuis des années pour que l’on agisse en amont afin de protéger les victimes avant qu’il ne soit trop tard. Mais malgré tout et selon les données des ministères de la Justice et de l’Intérieur, cités par la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), 123 femmes, soit une tous les trois jours, sont mortes en 2016 sous les coups de leur compagnon ou ancien compagnon. Dans les cas d’agression, 90 % des victimes connaissaient leur agresseur. Dans 31 % des viols commis sur des femmes majeures, l’auteur présumé est le conjoint ou ex-conjoint de la victime.

Que fera le gouvernement Macron ?

Le chef de l’État, dans son discours à l’Elysée, le 25 novembre, a annoncé que l’égalité entre les femme et les hommes sera décrété Grande cause nationale du quinquennat. Une minute de silence a été respectée en mémoire des 123 femmes tuées en 2016.

« C’est notre société entière qui est malade du sexisme », a-t-il déclaré. Trois axes seront développés : l’éducation, un renforcement de l’arsenal répressif, un meilleur accompagnement des victimes. 480 millions d’euros seront alloués à cette cause en 2018. Ce sera la même tout au long du quinquennat.

Des campagnes de communication seront diffusées à la télévision, s’adressant directement aux auteurs des violences au moyen de clips choc, sur le modèle de ceux de la Sécurité routière.

La lutte contre la pornographie devrait être au centre des préoccupations également, avec une opération de sensibilisation dans les collèges.

Sur le plan de la répression, le chef de l’État devrait soutenir la généralisation de la pré-plainte en ligne annoncée par la garde des Sceaux Nicole Belloubet le 13 novembre. Cette procédure informatique permet d’épargner aux victimes d’avoir à se rendre dans les commissariats pour porter plainte.

Protéger les victimes

Pour alerter, le 3919 est un numéro de téléphone ouvert tous les jours. Anonyme et gratuit, il est adapté aux femmes victimes de toutes formes de violences (violences conjugales, viol, agression sexuelle, harcèlement, violence psychologique, mariage forcé, excision, etc.). Des professionnels (femmes et hommes), formés écoutent et orientent les femmes vers un accompagnement spécialisé.

Mais, par-dessus tout, il faut lutter contre les stéréotypes associés aux violences faites aux femmes, qui deviennent banales, ou contre certains comportements masculins qui sont considérés comme « normaux » (attouchements dans les transports, insultes, regards pesants…) et qui font porter aux victimes la culpabilité des agressions qu’elles subissent. Le médecin traitant est souvent la première personne que les femmes victimes de violence sollicitent pourtant, d’après les témoignages, ils ne sont tous formés pour détecter si une femme a subi des violences. Cette formation doit faire partie intégrante de leur cursus.

Se renseigner sur les lois qui protègent les femmes sur le site du ministère.