Santé : ils veulent faire évoluer notre regard sur la société

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Pour la 3ème année consécutive, l’événement S3 Odéon nous a fait partager les passions de chercheurs, infirmères, philosophes… qui avaient 7 minutes pour nous présenter leurs projets sur la scène du théâtre de l’Odéon à Paris, samedi 7 octobre.

Ils sont venus tout simplement sur scène sous le feu des projecteurs, présenter leurs projets en 7 minutes chrono. Pourtant, ils ne sont pas acteurs mais chercheurs, médecins, infirmières… Leur point commun ? Ils sont passionnés par leur métier et veulent faire bouger la société aujourd’hui et demain.

Aspects sociétaux, philosophiques, éthiques, l’objectif de cet événement est aussi de « développer son esprit critique », expliquent les organisateurs.

Science, santé, société

Parmi les nombreuses interventions, retenons celle d’Isabelle Arnulf, neurologue à l’hôpital de la Pitié Salpétrière et à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (Icm). Dans son service, elle accueille des dormeurs et scrute leurs comportements pendant leurs rêves. Ses recherches sont utilisées dans les domaines de la psychologie cognitive et même pour soigner les malades de Parkinson.

Cathy Bire est éducatrice canine à l’association « chiens du silence ». Elle venue nous présenter Django, un berger australien, dressé pour reconnaître un panel de bruits et de réagir à une trentaines d’ordres. Par exemple : Django entend le réveil et va avertir son maître, idem pour la sonnerie du téléphone. Aujourd’hui, 35 chiens ont été éduqués et placés à travers toute la France.

Quant à Thomas Bourgeron, il est neurogénéticien à l’Institut Pasteur. Son travail : analyser les gènes responsables de l’autisme. C’est son équipe qui a découvert en 2003, les premiers gènes impliqués dans cette maladie. Mais ce qui le passionne, c’est de changer le regard sur le handicap et intégrer au mieux les autistes dans notre société.

Inge Cantegreil, psychologue évoque le sujet délicat des aidants. Ces 8,5 millions de personnes qui, au quotidien tiennent à bout de bras leur proche. Elle anime des ateliers où la bienveillance est de mise. Là, les aidants peuvent vider leur sac, se soutenir, échanger sans culpabilité. 

Ces « héros du quotidien » comme elle aime à les appeler, s’exposent à un épuisement physique et psychologique risquant de se transformer en diverses maladies.

Applaudissements généreux et mention spéciale pour Marie Uhlrich, infirmière au service de réanimation à l’hôpital de Strasbourg, qui nous a fait partager sa passion, son métier qu’elle définit ainsi : « Tenir une main, accompagner, accueillir ». Elle défend la part « d’humanité incompressible » qu’il existe dans cette pratique mais tire la sonnette d’alarme sur le manque de moyens à l’hôpital, qui pourrait bien tarir ces bonnes volontés.

Séquence émotion, lorsque la chercheuse et philosophe Anne-Lyse Chabert, atteinte d’une maladie neurodégénérative depuis l’âge de 10 ans, est apparue sur scène en fauteuil accompagnée de son aide de vie Swati Perrot, étudiante en pharmacie. Son credo : faire partager sa réflexion à la question de la transformation de notre regard sur le handicap. La jeune auxiliaire a prêté sa voix à un texte de la philosophe,  « Accepter de se risquer à rencontrer les différences de l’autre, n’est-ce pas s’accorder à sa propre existence ? »