Témoignage : « C'est la colère qui m'aide à vivre »

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Daniel Margerie, retraité, ex-professeur d’enseignement technique, a exercé son métier dans des locaux floqués. Il est atteint aujourd’hui d’un mésothéliome.

« Je travaillais dans l’Education nationale. Fin septembre 2012, on a découvert mon mésothéliome. Je suis allé voir sur Internet de quoi il s’agissait. J’ai lu que la maladie était très douloureuse, que la survie médiane était de 9 à 12 mois. J’ai contacté les pompes funèbres, rédigé mes directives anticipées et connu une première chimiothérapie. J’ai touché des indemnités dérisoires au regard de ma souffrance et de celle de mes proches. Le prix de ma vie en euros ne vaut pas bien cher. Grâce à l’Andeva, j’ai pu régler beaucoup de problèmes, afin que ma femme n’ait pas à s’en charger lorsque je ne serai plus là.

Chaque jour est un jour de gagné et je cours contre la montre.

Ce qui m’aide à tenir, c’est la colère que j’ai contre les mafieux qui m’ont collé cette maladie, à moi et à plusieurs milliers de personnes. Ils savaient. Ils se sont tus. C’est scandaleux. Cette pègre vit aujourd’hui de ces privilège.

Le terme « atient  » est une réalité lorsqu’on est malade. J’ai si peu de temps à vivre et je le passe à bivouaquer dans des salles d’attente. 

Dans mon malheur, j’ai de la chance. Je suis bien soigné. Je profite des progrès de la médecine. J’ai accès aux soins grâce à la Sécurité sociale, ce dont mes enfants ne pourront peut être pas profiter, au rythme où vont les choses. »