Nutriscore, un nouvel étiquetage simplifié

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Un nouvel étiquetage simplifié pour informer sur la qualité nutritionnelle des aliments a été officiellement reconnu par un arrêté signé ce mardi 31 octobre. Bien qu’il ne soit pas obligatoire, plusieurs grandes enseignes l’ont déjà adopté.

« Une avancée remarquable et intelligente. » C’est avec ces mots que Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Economie, décrit  Nutriscore, le nouvel étiquetage nutritionnel officiellement lancé par un arrêté signé ce mardi 31 octobre par Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture. Une semaine plus tôt, il était validé par la Commission européenne.

Ce code de couleur, allant de A, en vert, « bon » à E, en orange foncé, « à éviter », élaboré par Santé publique France, est désormais reconnu comme l’unique étiquetage simplifié recommandé par l’Etat. Il pourra être accolé sur les emballages des produits transformés et les boissons non alcoolisées, hors produits du terroir. Il calcule pour 100 g le nombre de nutriments bénéfiques pour la santé (protéines, fibres) et le nombre de nutriments à éviter (acides gras saturés, sucre, sel) afin de noter un produit.

Les étiquetages incompris par 82 % des consommateurs

« Enfin une indication simple et éclairante pour le consommateur en demande d’information sur la qualité nutritionnelle de l’alimentation industrielle », salue l’association de consommateurs Ufc-que choisir. En effet, selon l’association, les tableaux de chiffres réglementaires européens figurant actuellement sur les emballages ne sont pas compris par 82 % des consommateurs. Un réel enjeu de santé publique, à l’heure où l’obésité, le cholestérol et le diabète, favorisés par des aliments de mauvaise qualité nutritionnelle, progressent au sein de la population française.

« J’ai lancé le mois dernier les travaux d’élaboration de la stratégie nationale de santé; elle nous appelle à développer notre politique de prévention, en agissant sur les déterminants de santé. De ce point de vue, le Nutriscore constitue un outil précieux de prévention, a souligné Agnès Buzyn, lors de la signature de l’arrêté. L’alimentation déséquilibrée et le surpoids sont en effet deux facteurs de risque majeurs des cancers et des accidents vasculaires. » Mieux informer les consommateurs, inciter les industriels à améliorer la qualité de leurs produits et faciliter les conseils nutritionnels des professionnels de santé : tels sont les objectifs recherchés par le gouvernement avec la mise en place de ce système d’étiquetage.

Un dispositif loin d’être contraignant

Le Nutriscore est pourtant loin d’être obligatoire. Réglementation européenne oblige, l’arrêté n’a que valeur de « recommandation », cet étiquetage repose donc « sur le volontariat des entreprises de l’agroalimentaire et des distributeurs », précise le ministère de l’Agriculture.

De nombreuses enseignes ont d’ores et déjà signifié leur opposition au dispositif. « A rebours de ces avancées, certains professionnels s’obstinent encore à maintenir des étiquetages obsolètes (McDonald’s, Quick), dénonce Ufc-que choisir. Pire, d’autres s’efforcent de développer un modèle en parallèle particulièrement complexe ou basé sur des tailles de portions irréalistes (Coca-cola, Nestlé, Mars, Mondelez, Pepsico et Unilever), initiative visant clairement à jeter le trouble dans l’esprit des consommateurs et contrecarrer l’appropriation du Nutriscore par le plus grand nombre. » Reste que six grandes enseignes ou marques, parmi lesquelles Auchan, Danone, Intermarché et Fleury-Michon, l’ont déjà adopté. De quoi faire espérer à la ministre de la Santé une « émulation » dans le milieu de la grande distribution.