Manger bio : un impact bénéfique sur la santé

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Des risques moins élevés de développer obésité, eczéma ou maladies cardio-vasculaires : les bienfaits du bio ont été décortiqués dans une étude récente.

Et si manger bio permettait de réduire le risque de développer des pathologies telles que les allergies, l’obésité ou les maladies cardio-vasculaires ? C’est ce que suggère une étude publiée en anglais le 27 octobre dans la revue scientifique Environmental Health.

L’étude, réalisée par des chercheurs danois, polonais, suédois et français, compile les résultats de 280 travaux menés en Europe, en Australie et aux Etats-Unis sur l’impact de l’alimentation biologique et non-biologique sur la santé.

Moins d’eczéma et d’obésité

En 2015, 51 millions d’hectares étaient cultivés en agriculture biologique dans le monde, dont 11 millions en Europe. Des surfaces qui n’ont fait qu’augmenter ces trente dernières années, passant dans l’Union européenne de 0,1 % des terres cultivées en 1985 à 6,2 % en 2015. Mais si le bio progresse, la littérature scientifique sur son impact reste encore rare. Les recherches sont peu nombreuses et s’il y en a, souvent basées sur de très petites populations et de courtes périodes, « limitant ainsi la puissance statistique et la possibilité d’identifier les effets à long terme », regrettent les auteurs de l’étude.

Des résultats ont pourtant bel et bien été observés : en Australie, la consommation exclusive de produits laitiers biologiques pendant la grossesse et l’enfance conduit à une réduction de 36 % du risque d’eczéma chez l’enfant. Consommer régulièrement des légumes bio limite également le risque de pré-éclampsie, une maladie fréquente pendant la grossesse qui se manifeste par une hypertension artérielle.

Le risque d’obésité chute lui de 31 % chez les grands consommateurs d’aliments biologique,s selon une étude menée par Nutrinet-Santé. Et même les consommateurs occasionnels voient leur santé s’améliorer, toujours selon Nutrinet-Santé : ils présenteraient des tendances plus faibles à l‘hypertension, aux diabète de type 2, à l’hypercholestérolémie (chez les hommes et les femmes) et aux maladies cardio-vasculaires chez les hommes.

Des expositions limitées aux pesticides

Ces dernières années, les liens entre les pesticides et de nombreuses pathologies comme la maladie de Parkinson, le diabète de type 2, des leucémies et de retards dans le développement neurologique et psychomoteur de l’enfant ont été démontrés dans différentes études. Les chercheurs soulignent ici le fait qu’une alimentation biologique, par son très faible recours aux pesticides (26 pesticides autorisés contre 340 dans l’agriculture conventionnelle), limite considérablement le risque d’exposition aux résidus de pesticides. Avec, par conséquent, des développements hormonaux et neuronaux moins perturbés chez ses consommateurs.

Enfin, si l’étude ne relève pas particulièrement de différences nutrionnelles entre aliments bio et non bio (hormis des teneurs en oméga-3 plus élevées dans les viandes et produits laitiers issus de l’agriculture biologique), les chercheurs tirent la sonnette d’alarme en ce qui concerne l’utilisation d’antibiotiques (dont la présence est entre 50 % et 300 % supérieure chez les vaches laitières de l’agriculture intensive comparé à celles de l’agriculture biologique). Face au développement de bactéries résistantes dans les viandes d’élevage industriel – ce qui crée une résistance aux antibiotiques au sein de la population – les auteurs préconisent le développement de la culture bio.

Sept Etats membres de l’Union européenne consacrent actuellement 10 % de leurs terres à l’agriculture biologique. En France, 7 % des exploitations agricoles sont des exploitations biologiques.

Pour aller plus loin : Les chiffres du bio en France par l’Agence française pour le Développement et la promotion de l’agriculture biologique.