Pilule et cancer du sein : un lien mais à relativiser

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De nombreuses enquêtes ont déjà établi un lien entre la prise de la pilule et un sur-risque de développement du cancer du sein mais la dernière grande étude danoise vient apporter des nuances.

On crie souvent haro sur la pilule en l’accusant de tous les maux et principalement de présenter un sur-risque de cancer du sein. Une vaste étude danoise et écossaise (en anglais) vient de rendre ses résultats. Elle a été menée sur 1,8 million de femmes âgées de 15 à 49 ans, qui ont été suivies durant 11 ans en moyenne, et les résultats sont à relativiser : le risque serait minime.

Risque minime

Cette  confirme la corrélation entre prise de pilule et survenue du cancer du sein ( ce risque concerne aussi les pilules de nouvelles générations) mais les chercheurs ont découvert que le risque absolu reste faible : parmi 100 000 femmes utilisant ces contraceptifs, cela pourrait entraîner de 10 à 16 cas supplémentaires de cancer du sein durant l’année, comparés à une population qui ne prendrait pas la pilule. Cela équivaut à environ à un cas supplémentaire annuel pour 7690 femmes. Pour les femmes jeunes, dans laquelle le risque de cancer du sein est faible (moins de 1% des femmes), cette augmentation reste limitée.

Autres résultats :

  • Le risque de cancer du sein augmente avec la durée d’utilisation d’une contraception : de +9% au bout d’un an (avec un intervalle de confiance de -4% à +23%) à +38 % après plus de 10 ans (avec un intervalle de confiance de +26% à +51%) ;

  • malgré l’arrêt de la contraception, le risque perdurerait pendant plus de 5 ans ou plus ;

  • le risque lié à un dispositif intra-utérin hormonal est sensiblement le même (+21% avec un intervalle de confiance entre +11 et +33%).

Un risque pour les femmes plus âgées

L’étude démontre par ailleurs que les femmes les plus âgées pourraient être plus sensibles que les autres à cette survenue de cancer du sein. Mais, les chercheurs disposaient de moins d’informations sur les autres facteurs pouvant influencer leur risque de cancer du sein : surpoids, tabagisme, alcoolisme, sédentarité… Les gynécologues conseillent aux femmes après 35 ans de consulter pour faire le point avec leur médecin sur la contraception la plus adaptée pour elles.

Un effet protecteur pour les autres cancers

L’étude confirme que les contraceptifs hormonaux ont un effet protecteur pour les cancers de l’ovaire de l’endomètre et du colon. L’idéal serait que les progrès de la science débouchent sur des contraceptifs protégeant aussi contre le sur-risque de cancer du sein.

Choisir sa contraception

Au-delà de la pilule, il existe plusieurs méthodes de contraception : stérilet, implant, patch,  anneau, préservatif, diaphragme…Le choix se fera en fonction de l’âge, de l’activité, des souhaits de la femme, de ses antécédents familiaux… Le tout est d’en discuter avec le professionnel de santé et de choisir la plus adaptée. Il est tout à fait possible de changer de méthode au cours de la vie ou de médecin…

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