Olivier Techec, président de Mutuelle Entrain

Viva Magazine
© Viva Magazine

« Se faire plaisir en menant des projets utiles à la population. »

Chez moi, nous sommes cheminots depuis trois générations… J’ai grandi à Miramas, petite ville des Bouches-du-Rhône. A vingt et un ans, je suis entré à la Sncf comme enrayeur, puis conducteur de trains. Les anciens m’ont dit : « Il faut prendre une mutuelle. » Ça ne me parlait pas du tout, mais je les ai écoutés. J’ai adhéré à la Mutuelle des cheminots de la région de Marseille, après m’être fait expliquer les mécanismes de solidarité entre jeunes et anciens, malades et bien portants. J’ai découvert la mutualité.
Un camarade délégué qui prenait sa retraite cherchait un remplaçant. Déjà pris par de nombreux engagements, j’ai accepté car il m’a garanti que ça ne prendrait pas beaucoup de temps… On a fait des tournées ensemble pour rencontrer les cheminots sur leurs lieux de travail. Je suis allé là où je connaissais de jeunes cheminots embauchés. Avec Roland, un retraité de Miramas, nous avons fait beaucoup d’adhésions. Les anciens se sont débrouillés pour que j’assiste à un conseil d’administration. C’était incroyable : une salle immense, remplie de gens qui parlaient en acronymes que je ne comprenais pas.
Mais j’ai été très entouré, mis en confiance. J’ai découvert comment ces gens ont construit « notre » mutuelle. J’ai compris alors qu’une mutuelle, ce n’est pas que des cotisations et des prestations, découvert ce que veut dire le terme démocratie en mutualité. J’ai pris des responsabilités, je suis entré au CA, qui deviendra comme une seconde famille…
Un vrai travail d’équipe
Je suis bombardé à l’Union des mutuelles des cheminots. Pour moi, jeune élu, c’est vertigineux cette rencontre avec tous ces bâtisseurs. Je tiens toutefois à rester connecté aux réalités du terrain. A Miramas, où une grande majorité de la population est cheminote, les gens m’interpellent : « Olivier, bon d’accord, la mutuelle est chère, mais c’est bien ce que vous faites ! » Sur les conseils de Bruno Forest, un responsable national, je me suis formé à l’université pour être plus à l’aise. En deux ans formidables à la fac de Nanterre, j’ai beaucoup appris et eu le diplôme à la clé. Depuis, je demande à tous les élus de se former. Les membres du bureau doivent passer un diplôme universitaire sur la gestion d’entreprise de l’Ess. A Mutuelle Entrain, nous assumons de porter les valeurs de la mutualité ouvrière, nous ne sommes pas des énarques, mais nous ne sommes pas non plus des bricoleurs, la vitalité de la mutuelle en témoigne. Quand il a été décidé, en 2009, de réunir les mutuelles de cheminots pour créer Mutuelle Entrain, je suis devenu président.

Mutuelle Entrain, c’est un projet collectif, des commissions, un CA, des sections géographiques, des groupes de travail, des salariés très impliqués. Un vrai travail d’équipe. Si je devais donner envie à quelqu’un de s’engager dans une mutuelle, je lui dirais : « Prends du plaisir à bâtir des projets et partage avec le plus grand nombre. » Chez nous, chacun à sa place, on adore ce que l’on fait, on crée, on s’éclate ensemble. Alors oui, faites-vous plaisir en menant collectivement des projets utiles à la population.

 

La Mutuelle Entrain c’est : 92 000 familles adhérentes, 155 000 personnes couvertes (80 % de cheminots), plus de 700 délégués et 28 agences en France.