Les Restos du cœur : une institution

Pour la 32e année consécutive, la campagne des Restos du cœur redémarre. Plus de 900 000 personnes vont en bénéficier. 130 millions de repas seront servis d’ici à mars 2017.

C’est presque devenu une habitude, à la même époque on assiste au lancement de la campagne des Restos du cœur. La 32e exactement. Cette vénérable institution, dont bénéficient plus de 900 000 personnes, va servir 130 millions de repas d’ici à mars 2017. C’est 13 fois plus qu’à la création de l’association. Et dire que « cette petite idée de Coluche » n’était pas faite pour durer…

Aujourd’hui, dans les files d’attente, on aperçoit de nombreux étudiants sans ressources, des familles monoparentales, des salariés pauvres, des personnes âgées. Plus de 8 millions de personnes en France vivent sous le seuil de pauvreté.

Les 71 000 bénévoles des Restos ont à cœur de distribuer des repas équilibrés mais pas seulement. Certains centres proposent des logements, des cours d’alphabétisation, de l’aide pour rédiger un CV… dans le respect et l’écoute de chacun.

77 Restos bébés du cœur sont aujourd’hui créés et 38 500 bébés de moins de 18 mois ont été aidés. On compte 2 006 personnes en insertion professionnelle dans les 102 Ateliers et Chantiers d’Insertion (AciI) et 100 jardins de proximité partout en France. Il y a 1 340 espaces livres et 67 espaces animés autour du livre…

Lutter contre le gaspillage alimentaire

Les Restos se battent également pour récolter de plus en plus d’invendus alimentaires afin de lutter contre le gaspillage. Les dons des entreprises ou des producteurs agricoles ainsi que la collecte nationale ont d’ailleurs permis l’an dernier de récolter 43 000 tonnes de denrées. C’est pourquoi les Restos souhaitent que « les chantiers en cours sur la mise en œuvre de la loi Garot [fn]Loi n° 2016-138 du 11 février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire.[/fn], qui entrera officiellement en application en février 2017, soient menés à leur terme pour garantir des dons de qualité : les conditions réglementaires, fiscales et sanitaires du don d’invendus doivent sécuriser les bénévoles et répondre aux besoins des plus démunis ».

Et puis, à l’heure où le prochain président de la République se devra de renégocier le budget du Fonds européen d’aide aux plus démunis (Fead), les Restos seront là pour « rappeler que ce Fead, impulsé par Coluche et issu d’une très forte mobilisation du secteur, est indispensable pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la précarité en Europe ».