La migraine, un vrai casse-tête

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Le Dr Elisabeth Leroux, neurologue à Montréal, est spécialiste des céphalées. Dans son livre la Méthode anti-migraine, elle nous éclaire sur cette maladie très invalidante.

Invisible mais douloureuse, la migraine[fn]La migraine est une affection neurologique bien réelle. Elle consiste en une inflammation du cerveau autour des artères et des méninges.[/fn] touche 15 % de la population mondiale. En France, près de 10 millions de personnes (environ 3 femmes pour 1 homme), souffriraient de cette maladie. Elle peut affecter les enfants et les sujets âgés, mais elle se remarque majoritairement dans la tranche d’âge entre 20 et 50 ans. Le Dr Elizabeth Leroux, neurologue, spécialisée en médecine des céphalées, nous éclaire en nous donnant des conseils de prévention.

Qu’est-ce qu’une migraine ?

 « On utilise trois critères principaux pour repérer une migraine : elle dure longtemps, est particulièrement intense et s’accompagne de symptômes comme une intolérance à la lumière ou des vertiges », explique Elizabeth Leroux. Ce qui est différent d’un mal de tête passager. Une migraine peut se traduire par une invalidité complète de quelques heures à plus d’une semaine. Elle nécéssite parfois un arrêt de travail. On doit la prendre au sérieux à partir de quatre ou cinq épisodes migraineux par an.

Les causes et les déclencheurs de ce mal sont multiples. On retrouve : le manque de sommeil, le stress ou la relâche de stress, le jeûne, la déshydratation, le sevrage de caféine, la période menstruelle, l’alcool  et les tensions cervicales. Les déclencheurs alimentaires spécifiques (chocolat, glutamate monosodique, charcuterie…) ne touchent qu’un très petit nombre de patients. Enfin, certains (moins nombreux) sont très sensibles aux lumières vives, aux odeurs, et aux variations atmosphériques.

Le diagnostic de la migraine

« Les médecins généralistes sont souvent mal formés au diagnostic de la migraine, les neurologues sont plus au fait de ce genre de maladies et de leur traitement », constate Elizabeth Leroux. C’est donc le neurologue qui saura vous prescrie les examens utiles et le traitement adéquat. Très souvent, plusieurs essais sont nécessaires pour trouver le bon et évaluer les effets secondaires. L’auteur rappelle que pour l’instant on ne guérit pas de la migraine, on gère les crises et on essaie de vivre le mieux avec. Tout un arsenal de médicaments existe, comme des anti-inflammatoires non stéroïdiens et/ou des triptans, qui sont des vasoconstricteurs. Mais on devrait bénéficier dans les prochaines années de traitements prometteurs grâce à l’imagerie médicale qui permet de mieux localiser les régions cérébrales où se déclenche la migraine.

Un traitement à base d’anticorps pour contrer l’inflammation est actuellement en développement, qui bloquerait les molécules irritantes avant qu’elles n’affectent le cerveau.

Prévenir les crises

Dans son livre, le Dr Elizabeth Leroux nous explique que lon peut prendre des mesures simples pour diminuer la fréquence des migraines, comme éviter de sauter un repas, bien s’hydrater et, surtout, maintenir un sommeil régulier. Un migraineux modérera également sa consommation d’alcool et de caféine.

Une pratique sportive légère mais régulière peut aussi contribuer à prévenir les migraines. En revanche, en pleine crise migraineuse, il est déconseillé de faire du sport pour la stopper. « On ne pousse pas un asthmatique à aller courir lors d’une crise, ironise le Dr Leroux. Quelques courts exercices de respiration sont souvent bien plus efficaces. »

À lire:
La Méthode antimigraine, d’Elizabeth Leroux, Ed. Flammarion, 192 pages, 19,90 €.