Hormones de croissance : les deux derniers prévenus hors de cause

Le scandale de l’hormone de croissance s’est refermé après la mise hors de cause des deux derniers prévenus. Un choc pour les familles.

Les familles des victimes de l’hormone de croissance n’en reviennent pas. Pourtant, lundi 25 janvier, la Cour d’appel a mis hors de cause les deux derniers prévenus encore poursuivis au civil. Trente ans après les faits, la justice a refermé définitivement le dossier de l’hormone de croissance, censée aider les enfants de petite taille à grandir.

Ce remède soit-disant miracle a été prescrit à 1 698 enfants et provoqué chez certains la maladie de Creutzfeldt-Jakob quelques années plus tard, les plongeant dans d’atroces souffrances qui se sont terminées par la mort. 120 en sont décédés. Les faits se sont déroulés entre 1985 et 2009.  Les enfants ont été traités par injection à partir de prélèvements contaminés.

Pour les avocats des victimes, il s’agit d’un « naufrage judiciaire » . 21 d’entre elles réclamaient une ultime « reconnaissance » : dix millions d’euros environ pour le « préjudice d’anxiété ». Pour la cour d’appel de Paris, les accusés, le Pr Fernand Dray, directeur du laboratoire Uria rattaché à l’Institut Pasteur chargé d’élaborer la poudre d’hypophyse[fn]glande qui produit l’hormone de croissance[/fn] et Elisabeth Mugnier, qui assurait la collecte des hypophyses sur les cadavres, tous deux à la retraite, ont commis des fautes « d’imprudence et de négligence ». Mais les familles ne peuvent prétendre à réparation, ces fautes ayant été commises dans le cadre de la mission professionnelle des deux prévenus.

L’affaire n’est pas terminée pour les victimes, car d’autres risquent encore de tomber malades, le temps d’incubation pouvant dépasser trente ans…