Dépakine : un fonds d'indemnisation pour les victimes

La ministre de la Santé a annoncé qu’un Fonds d’indemnisation sera voté avant la fin de l’année pour les victimes de la Dépakine, cet antiépileptique donné à tort aux femmes enceintes.

Un fonds d’indemnisation sera voté cet automne pour les victimes de la Dépakine, a annoncé jeudi 15 septembre la ministre de la Santé, Marisol Touraine. La présidente de l’Association de défenses des victimes de cet antiépileptique, Marine Martin, s’est dite satisfaite de cette décision.

De lourds handicaps pour les enfants

La Dépakine (valproate de sodium), un antiépileptique, a été prescrit à des femmes enceintes pendant de nombreuses années. Problème, ce médicament n’est pas dénué d’effets secondaires pour l’enfant à naître. En effet, il provoque de lourds handicaps et des malformations congénitales, des risque neurologiques et moteurs. Plus de 12 000 enfants en France pourraient souffrir des séquelles de la Dépakine, aujourd’hui.

Marine Martin, la présidente de l’association Apesac se bat depuis des années pour faire reconnaître ce scandale sanitaire. Reçue jeudi 15 septembre par la ministre de la Santé Marisol Touraine, elle est ressortie satisfaite de son entrevue :

« La ministre nous a confirmé qu’un fonds d’indemnisation serait définitivement voté en décembre », a raconté Marine Martin, invitée de France Bleu Roussillon ce vendredi 16 septembre. Ainsi les enfants pourront être pris en charge mais les familles des victimes ont promis qu’elles seront « vigilantes » concernant ce fonds d’indemnisation promis par l’Etat, afin qu’il n’exclue aucune victime.

Marisol Touraine s’est également engagée « à ce que Sanofi participe à l’indemnisation », ont fait savoir les représentants de l’Apesac à l’issue de leur rencontre avec la ministre. Le groupe français Sanofi, qui commercialise le valproate de sodium en France sous la marque Dépakine depuis 1967, n’a de son côté fait pour l’instant aucun commentaire sur cette annonce.

La Dépakine n’a été déconseillée aux femmes enceintes qu’en 2006. En novembre 2014, un arbitrage européen répertoriait enfin l’ensemble des risques. Il était temps.