Dépakine : des mesures pour aider les victimes

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Le ministère de la Santé annonce la mise en place de mesures, notamment un fonds d’indemnisation, pour les familles victimes de la Depakine, cet antiépileptique prescrit à tort aux femmes enceintes.

La Dépakine, cet antiépileptique a comme un parfun de scandale sanitaire. En effet, prescrit à tort à des femmes enceintes, (il comporte des risques avérés pour le fœtus), il a fait déjà de nombreuses victimes.

Devant la mobilisation des associations de victimes, le ministère de la Santé a lancé en 2015 une grande enquête pour évaluer les risques de l’exposition de ce produit sur les femmes enceintes. Les premiers résultats ont été publiés mercredi 24 août : plus de 14 000 femmes enceintes ont été exposées à la Dépakine (acide valproïque) et ses génériques – en France entre 2007 et 2014, alors même que les dangers de ce médicament pour le fœtus étaient connus, et sa prescription pendant la grossesse déconseillée depuis 2006.
A la suite de cette étude, le Directeur général de la santé a annoncé à la Présidente de l’association Apesac (Aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant) des mesures pour aider les familles victimes de la Dépakine.

Les mesures

La principale mesure est la mise en place d’un dispositif d’indemnisation pour les familles. Et compte-tenu des risques liés à ces traitements pour les femmes enceintes, « la mobilisation de tous les acteurs sanitaires se poursuit et de nouvelles conditions de prescription et de délivrance vont être appliquées. » a rajouté le ministère de la Santé.

La mise en place d’un fonds d’indemnisation des familles, n’est pas la seule mesure. Un pictogramme indiquant le danger de son utilisation pendant la grossesse, sera apposé sur les boîtes de Dépakine et de tous les dérivés comprenant de l’acide valproïque mais aussi :
– une prise en charge en totalité par l’Assurance maladie des soins des patients identifiés dans le cadre ce programme ;
– la création d’un système d’alerte dans les logiciels d’aide à la prescription et à la dispensation utilisés par les médecins et les pharmaciens ;
– l’élargissement des mesures de précaution aux autres traitements de l’épilepsie et des troubles bipolaires.

D’autre part, les professionnels de santé devront informer les patientes des risques de ce produit (acide valproïque) ainsi que des enqêtes en cours.

La Dépakine, utilisée depuis longtemps chez les femmes enceintes

Cet anti-épileptique a été commercialisé en France en 1967 dans le traitement de l’épilepsie mais aussi des troubles bipolaires. Le médicament Depakine a été prescrit, depuis sa mise sur le marché, à des femmes enceintes.

Pourtant, son caractère dangereux pour le foetus (déformations physiques, troubles mentaux…) était connu dans la littérature scientifique depuis des années. Plusieurs enquêtes l’ont démontré dans les années 1980. En 1996, des anomalies neurologiques sont clairement décrites dans la littérature scientifique comme présentes chez 50% des enfants de six ans exposés à l’acide valproïque.

Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant.